Le guidisme, 100 ans d’apport à la société et à l’Église

Véritable document d’Histoire, « Être femme, être guide. 100 ans de guidisme qui ont changé des vies », retrace l’épopée centenaire du scoutisme vécue au féminin. Deux femmes de deux générations témoignent de cet idéal de vie.
 

Catherine : une nouvelle alliance entre hommes et femmes

Catherine_Faucher

« J’ai beaucoup lutté pour qu’on parle de garçons et de filles plutôt que d’enfants et de jeunes », raconte Catherine Faucher. Déléguée générale adjointe des Scouts et Guides de France de 2008 à 2012, elle a vécu le lancement du chantier : « éduquer à vivre une alliance entre hommes et femmes en permettant à chacun, chacune, dans son identité sexuée, de se développer au-delà des stéréotypes ». Colloques, Livre Blanc « Être femme aujourd’hui, paroles d’hommes, paroles de femmes », création d’un Observatoire éducatif… « le centenaire du guidisme, célébré de 2010 à 2012, a permis de remuer toutes ces idées et fournira des outils pour les éducateurs ». Mais quoi de commun entre les pionnières des origines, formées pour être de bonnes épouses et mères entreprenantes et les Jeannettes et Cheftaines d’aujourd’hui ? L’intuition permanente, « c’est de former des citoyennes utiles, heureuses et responsables à partir des potentialités de la personne, en lui faisant confiance dès le plus jeune âge via un accompagnement par des aînés dans la vie, les compétences, la foi ». De cette pédagogie ont émergé nombre de cadres de Mouvements d’Eglise, des conseillères municipales, des parents d’élèves, la ministre actuelle des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative, etc. Présidente mondiale de la Conférence internationale catholique du guidisme, Catherine Faucher, témoin de la fraternité vécue entre guides d’Europe, d’Afrique ou du Moyen-Orient, inventerait bien le mot « sororité » pour qualifier ce lien établi sur le fait d’avoir prononcé la « promesse » scoute et eu l’Évangile pour « loi de vie ».
 

Amandine : guide un jour, guide toujours

amandine_lamagat

Si elle a préparé un Master « Métiers du politique et de la gouvernance » à la Catho de Paris, le guidisme n’y est pas étranger. Amandine Lamagat, 26 ans, témoigne lui devoir sa « conscience citoyenne, sa connaissance des institutions et son intérêt pour les responsabilités » (en s’investissant notamment au niveau de son quartier, dans le soutien scolaire, auprès des Petits Frères des Pauvres et avec le Rotary International lors d’un échange pendant un an au Chili dans une famille d’accueil). Tombée dans le chaudron lorsqu’elle était petite à Brive, en Corrèze, avec ses deux parents engagés dans le scoutisme, Amandine est devenue « farandole » vers l’âge de 7-8 ans, poursuivant cette formidable école de vie qui lui a apporté « la sociabilité, le sens partage et du service, l’autonomie et l’indépendance d’esprit ». Sans compter deux amitiés précieuses ainsi que d’autres apprentissages comme « l’élaboration d’un budget, l’habileté manuelle et la débrouillardise ». Car, rappelle-t-elle -« sans nostalgie »-, à cette époque, les camps n’étaient pas mixtes.
L’envie de découvrir autre chose et la peur d’être « enfermée dans une bulle » lui ont fait ouvrir une parenthèse à l’époque de l’adolescence. Mais, dit-elle, « j’y reviens toujours ». Accompagnatrice d’une équipe de Compagnons, elle estime avoir encore « beaucoup à apprendre et à transmettre ». Dans son travail à la Pastorale des Jeunes du diocèse de Rouen, elle voit, avec le recul, combien elle a acquis non seulement « de bonnes bases de réflexion » mais « une vie chrétienne active ».
 

A lire

Être femme, être guide. 100 ans de guidisme qui ont changé des vies.
Ed. Les Presses d’Île-de- France. 2012.

 

Sur le même thème

  • Enfants et jeunes

    L’amour n’empêche pas l’exercice de l’autorité, au contraire : l’enfant a besoin d’autorité pour se construire. Tout petit, les interdits et les règles l’aident à canaliser son énergie et à franchir des étapes importantes : les séparations, l’apprentissages des rythmes, la découverte de la vie en groupe… À partir de deux ans, les parents doivent […]

à consulter sur le sujet

DSE doctrine sociale