La différence homme-femme en questions
En quoi sommes-nous différents?
Nos corps, bien sûr, sont différents, non seulement dans l’anatomie des organes sexuels, mais dans chacune de nos cellules porteuses du chromosome masculin ou féminin.
La différence n’est pas donc seulement culturelle… Mais ces différences ne doivent pas être systématisées car selon le caractère, l’éducation ou la culture, elles prennent des colorations très particulières.
C’est souvent dans les relations de couple que l’homme et la femme découvrent, parfois avec désappointement, la réalité de ces différences… De même la paternité et la maternité, nécessairement complémentaires puisqu’elles existent l’une par l’autre, ne marquent pas la personnalité de l’homme et de la femme de la même façon.
Par sa capacité à accueillir et à porter l’enfant en elle, la femme ressent davantage que l’homme la valeur de la vie humaine. « Ce genre unique de contact avec le nouvel être humain en gestation crée, à son tour, une attitude envers l’homme – non seulement envers son propre enfant mais envers l’homme en général – de nature à caractériser profondément toute la personnalité de la femme » affirme l’Encyclique sur la dignité et la vocation de la femme (Mullieris dignitatem, 1988. Les femmes semblent ainsi davantage marquées par une attention à la personne humaine concrète, qu’elles soient ou non appelées à avoir des enfants.
C’est donc tout notre être qui est sexué, orientant notre rapport au monde, aux autres et nos choix de vie.
Différents et égaux?
La différence sexuelle trouve sa source dans une même nature humaine. Homme et femme, nous sommes différents mais égaux en dignité (cf. Genèse 1, 26-27).
Cette vérité fondamentale, relative à tout être humain, est inscrite dans le premier article de la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948 et fondée, pour les chrétiens, dans l’acte créateur de Dieu.
Reconnaître et accueillir à la fois cette égalité en dignité et cette différence est le long travail de la structuration psycho-affective de l’enfant en vue de devenir un homme ou une femme. C’est pourquoi ces différences, au risque de devenir stériles, ne doivent pas faire l’objet de comparaisons en terme de supériorité ou d’infériorité, d’inégalités ou de discriminations : l’homme et la femme sont profondément égaux en dignité. Ils expriment à eux deux toute la beauté de la nature humaine et reflètent même… l’image de Dieu.
Toute organisation humaine ne pourra s’épanouir qu’en accueillant positivement cette réalité essentielle. La théologie rejoint là les sociétés démocratiques occidentales qui reconnaissent en théorie à l’homme et à la femme les mêmes droits.
S’affronter ou collaborer ?
L’expérience personnelle de chacun, confirmée par la sagesse chrétienne, ne cesse de nous montrer combien les différences entre l’homme et la femme sont riches et pleines de sens pour l’humanité. Lorsqu’ils conjuguent leurs talents en respectant leurs différences, hommes et femmes peuvent vivre une collaboration extrêmement positive.
« Nous travaillons de façon plus concrète » remarquait un chef d’entreprise qui avait féminisé son encadrement. En matière éducative, on sait l’importance pour l’enfant d’être entouré de femmes et d’hommes et d’avoir un père et une mère. De même en politique, domaine souvent réservé aux hommes (cf encadré):
Dans le couple, l’homme et la femme ont besoin l’un de l’autre pour vivre et aimer.
C’est là, sans doute, que leur relation mutuelle, basée sur cette différence des sexes, est appelée à être la plus épanouissante et la plus féconde. Car les époux ne sont pas seulement deux compagnons, mais ils sont aussi un « don » l’un pour l’autre. Pourtant, là non plus, la relation ne va pas de soi. S’ouvrir à son conjoint, l’accepter à la fois si proche et si étranger reste une aventure qui peut durer une vie entière.
« Cela suppose que l’on n’ait pas sur l’autre ni sur l’autre sexe de savoir définitif, mais que l’on garde en soi un espace d’étonnement pour l’accueillir », explique Françoise Payen, thérapeute de couples.
Les femmes en politique
« Les femmes seront toujours plus impliquées dans les graves problèmes actuellement débattus : temps libre, qualité de la vie, migrations, services sociaux, euthanasie, santé et soins, écologie…
Dans tous ces domaines, une plus forte présence de la femme s’avérera précieuse, car elle contribuera à manifester les contradictions d’une société organisée sur les seuls critères de l’efficacité et de la productivité, et elle obligera à redéfinir les systèmes, au bénéfice des processus d’humanisation qui caractérise la civilisation de l’amour ».
Jean-Paul II, Lettre aux femmes, 1995