Accueillir un enfant

Donner la vie, une folie ?

La vie comportera toujours des imprévus, des joies mais aussi des peines, des réussites et des échecs. Les progrès de la médecine, l’élévation du niveau de vie, ont pu nous donner l’illusion que nous pourrions éviter à nos enfants et à nous-mêmes toute souffrance. Il n’en n’est rien, et pourtant la vie, toute vie reste un bien précieux, car elle porte en elle-même une espérance et même un germe d’éternité !

C’est souvent dans les épreuves, après une fausse-couche ou le décès d’un proche, que beaucoup d’hommes et de femmes perçoivent mieux le prix et le caractère sacré de la vie humaine… et retrouvent le désir de s’ouvrir à une nouvelle naissance, ou de revoir les priorités de leur vie.

Pour les chrétiens, cette confiance en la vie s’enracine dans la foi au Christ mort et ressuscité, qui offre à chaque homme la promesse d’une vie éternelle et d’un amour plus fort que la mort. La vie est certes un risque, mais comment ne pas repenser à ce poème qu’aimait Mère Teresa, « la vie est une chance, saisis-là, (…) la vie est précieuse, prends-en soin (…) La vie est une aventure, ose-la… ».

Source : Simples questions sur la vie, Mgr Perrier

Dieu a-t-il à voir avec mon enfant ?

Les parents chrétiens croient qu’ils ne sont pas les seuls à être parents de leurs enfants. Dieu est Père de tous les humains qui sont créés à son image et ressemblance et qui sont appelés à le connaître. Il n’empêche : sa responsabilité de Père, Dieu l’a partiellement déléguée à ces pauvres êtres de chair et de sang que nous sommes. Il fait confiance aux parents. À eux de mériter sa confiance et de lui faire confiance.

Source : Mgr Perrier, « Avoir des enfants » dans Simples questions sur la vie.

Les enfants nous apprennent à aimer

Non seulement l’enfant réjouit, mais il transforme ceux qui l’accueillent, au point même de changer le sens de leur vie ! Ce trésor que l’enfant nous apporte, c’est l’amour, tout simplement.
Dans son abandon confiant, il est lui-même toute tendresse, et attend de ses parents un amour sans mesure tissé de dévouement, de soins, de patience, de douceur… Les jeunes parents apprennent vite à se donner comme ils ne l’ont encore jamais fait, abandonnant un peu de leur tranquillité et de leurs habitudes.

Leur vie soudain a un goût, un sel nouveau, leurs priorités changent, être devient plus important qu’avoir. L’enfant les fait grandir en amour, ce qui n’est finalement pas étonnant, puisqu’il est lui-même le fruit de leur amour, le reflet vivant du don qu’ils se sont fait l’un à l’autre. Dans un monde où la sexualité a tendance à être dissociée de la fécondité, beaucoup perdent de vue cette réalité sociale, humaine, et spirituelle : le mariage, engagement conclu par amour, débouche tout naturellement sur le don de la vie.

À la mairie, le nouvel époux reçoit d’ailleurs le livret de famille, et à l’Église, les époux s’engagent à accueillir des enfants en échangeant leurs consentements. L’enfant n’est donc pas une option éventuelle, un choix parmi d’autres, mais le fruit naturel d’un amour qui s’épanouit. Lorsque les époux accueillent plusieurs enfants, les relations s’enrichissent encore, la famille devient une petite communauté où l’amour circule et rayonne.

Vos enfants ne sont pas (que) vos enfants

Même s’il représente une joie immense pour ses parents, même si les liens qui les unissent sont très forts, l’enfant n’est pas leur propriété. Tout petit, il est déjà une personne à part entière, avec ses droits – à commencer par le droit à la vie – et son mystère.

Il a beau réjouir le cœur de son père et de sa mère, il n’est pas là pour combler tous leurs manques ni leurs besoins affectifs. Il n’est pas une thérapie pour le couple. Quand il grandit, ses parents doivent d’ailleurs lui laisser suffisamment d’autonomie, ne pas l’étouffer ou lui imposer leurs rêves.

Préparer la naissance

Sans le savoir, le tout-petit se fait déjà l’éducateur de ses parents : il leur enseigne la confiance, l’abandon, la tendresse. Il change le sens de leur vie, transforme leur famille, et les conduit à se tourner vers le mystère de Dieu,  source de toute vie.

Inquiétudes et craintes assaillent les futurs parents. Avec toutes les questions, il faut vivre l’attente, école de patience et de confiance. Car même si le suivi médical peut rassurer, il faut accepter de vivre la part d’inconnu inhérente à la vie.

Cette joie de la naissance, universellement vécue, nous révèle une vérité profonde : l’arrivée de tout être humain est une bonne nouvelle, une espérance, le début d’une histoire sacrée. Et les rites qui célèbrent la naissance sont là pour donner tout son sens au commencement d’une vie ! Dans leurs cliniques, les Petites Sœurs des maternités catholiques font tinter trois fois une petite cloche lorsqu’un bébé naît, en signe de joie et de remerciement. En donnant à l’enfant son prénom et en le déclarant à l’état civil, les parents accomplissent aussi un acte plein de sens : ils accueillent cet être unique et lui donnent une identité et une place dans leur propre famille et dans la société.

Et puis, très vite, on souhaite partager cette joie, annoncer, répandre la bonne nouvelle. On vient féliciter la jeune maman, mais surtout découvrir le nouveau ou la nouvelle venue. La fête est souvent familiale, avec la présence de frères et sœurs s’il y en a, et des grands parents qui, eux aussi, accèdent à un nouveau statut, surtout pour un premier petit enfant.

Le baptême, qui peut être célébré dès les premières semaines de la vie du petit, vient prolonger et couronner la joie de cet accueil : le nouvel être n’a pas seulement sa place dans une famille humaine, il est aussi membre d’une famille spirituelle plus large, celle des chrétiens. A travers les symboles du baptême,- l’eau qui fait renaître, la lumière qui éclaire -, la vie de l’enfant est plongée dans celle de Dieu lui-même : c’est une nouvelle naissance, une nouvelle joie.

Devenir parent

C’est aussi un des grands bouleversements de la naissance : chaque membre du couple vit un épanouissement nouveau de son humanité. C’est un cadeau qu’ils se font l’un à l’autre et certains couples se chuchotent un « merci » du bout des lèvres devant leur nouveau-né.

Avec cet enfant, pour eux, rien ne sera plus comme avant. Mais il leur faut du temps encore pour s’y habituer, pour le réaliser. La mère, fragilisée par la fatigue, accaparée par le bébé, connaît même, parfois, une légère dépression. Le père, lui, découvre vraiment sa responsabilité avec le retour à la maison de la mère et de l’enfant. En faisant connaissance avec son fils ou sa fille, le père va pouvoir prendre sa place : calmer des pleurs, donner un biberon, ou simplement, par sa présence, permettre à la mère de prendre confiance en elle.

La vie de couple, perturbée par l’accouchement et la présence du bébé, va aussi retrouver un nouvel équilibre. La mère peut avoir tendance à oublier qu’elle reste aussi épouse. « Il faut prendre des temps pour se parler, retrouver une complicité, montrer de la tendresse » conseillent tous ceux qui ont rencontré ces difficultés.

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DSE doctrine sociale