« Voulez-vous partir vous aussi ? » (Jn 6, 67). De l’importance de se conformer progressivement au RGDP
« Voulez-vous partir vous aussi ? » (Jn 6, 67). Cette question du Christ à ses apôtres dans la synagogue de Capharnaüm peut paraitre étrange. Alors que beaucoup de disciples s’éloignent de lui, Jésus ose poser ouvertement cette question aux douze qui restent seuls avec lui : « Voulez-vous partir vous aussi ? » Jésus, le Christ, n’a aucune envie de retenir ceux qui le suivre jusqu’alors, mais bel et bien de reconnaître leur liberté. Car suivre le Seigneur requiert autant un consentement explicite qu’une capacité à se rétracter.
Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) publié au Journal Officiel, en France, le 21 juin 2018 repose lui aussi sur ces deux principes. Autrement dit, il n’est plus possible de posséder un listing – pour une newsletter par exemple – sans que les personnes aient explicitement donné leur consentement pour cet envoi groupé, et qu’elles puissent s’en extraire facilement. Se conformer à cette loi, c’est bien préserver la liberté des individus dont Jésus lui-même s’est assuré en son temps. C’est aussi reconnaître, comme depuis la création (Gn 4, 7), que l’humain a toujours le choix et que là est sa dignité (Si 15, 11.15 ; Jc 1, 13).
De plus, en demandant que ceux qui collectent des données s’organisent pour protéger ces dernières, le RGDP insiste sur la responsabilité de ces organismes à l’égard des Internautes. Autrement dit, s’il faut assurer la liberté de chacun, il faut tout autant la garantir. Pour se faire, il est urgent que les acteurs de la communication soient attentifs au choix de leur sous-traitants. Car, dans beaucoup de cas, c’est grâce à telle ou telle entité – plateforme Internet, prestataire… – que ce Règlement européen sera respecté. Savoir repérer si le principe d’auto-détermination des données par les individus eux-mêmes est appliqué ou savoir comment les données sont réellement protégées, c’est aussi mettre en œuvre ce qui est au fondement de ce règlement.
S’il est évident que, comme Église du Christ, nous devons nous conformer progressivement au RGDP, il est tout aussi évident que cette loi nous invite à vivre un certain renouvellement de nos pratiques. Mais ayons à cœur de comprendre la visée essentielle : protéger les individus et assurer à chacun la même liberté que celle que requiert Dieu pour ceux qui le suivent. Entrer dans une telle logique, c’est éviter d’agir avec des intérêts cachés, voulant garder une certaine emprise plus ou moins sournoise ou manipulatrice. Il s’agit, au contraire, de favoriser une certaine sollicitude mutuelle ou chacun à la devoir de prendre soin de l’autre. Ainsi donc, ce règlement est un défi pour notre vie personnelle comme pour la vie de nos sociétés.
Questions et réponses sur le RGPD
Contact
Pour toutes informations contacter le Délégué à la Protection des Données (DPO) de la Conférence des évêques de France : dpo(at)cef.fr
Les missions du DPO
- Informe et conseille sur les obligations qui lui incombent à la structure en vertu du RGPD et d’autres dispositions de l’Union ou de l’Etat membre concerné
- Contrôle le respect du RGPD, d’autres dispositions de l’Union Européenne ou de l’Etat membre concerné et des règles internes du responsable de traitement ou du sous-traitant (sensibilisation, formation du personnel, audits,….
- Dispense des conseils en ce qui concerne l’analyse d’impact relative à la protection des données et vérifie son exécution
- Coopère avec l’autorité de contrôle et fait office de point de contact pour les personnes concernées sur toute question en lien avec les traitements
- S’assure de la bonne tenue de la documentation relative aux traitements