Formation à la bioéthique : un besoin manifeste
L’édition 2014 de « l’université de la vie », cycle de formation bioéthique organisé par l’association d’aide aux personnes et de protection de la vie humaine, s’est articulée autour du thème « Qui est l’homme ? » Diffusée pour la première fois au niveau national en visio-conférences, elle s’est déployée au cours de cinq soirées, du 13 janvier au 10 février, en abordant de la naissance à la fin de la vie, les fragilités qui caractérisent l’être humain. Entre conférences, temps de réflexion personnel et témoignages, chaque rencontre proposait selon Tugdual Derville « d’approcher le mystère de la personne au travers des grands débats de société ».
L’an dernier, la manifestation parisienne avait accueilli 400 participants. Cette huitième édition, première nationale, a permis à près de 7500 personnes de suivre les conférences depuis 75 lieux différents à travers toute la France. Tracts, mails, réseaux sociaux, affiches dans les boulangeries ou les aumôneries étudiantes, c’est essentiellement par le « bouche à oreille » que l’information s’est transmise. « Les paroisses catholiques et les temples protestants nous font bon accueil. Nos relations avec l’Église sont informelles, de personne à personne. Mais les chrétiens s’intéressent beaucoup aux sujets que nous développons, d’autant que les questions éthiques s’invitent dans l’actualité », précise Ségolène du Closel, directrice du développement d’Alliance Vita. Dans chaque ville, les équipes bénévoles de l’association se sont particulièrement investies pour permettre la réussite de l’événement.
Militants d’Alliance Vita et paroissiens : tous sensibilisés
Un besoin de clarification, distancié, qui évite amalgames et simplifications, que Jean Matos rencontre au quotidien. Chargé de mission, à temps plein, pour les questions éthiques auprès du diocèse et de la province de Rennes, il donne plusieurs fois par semaine des conférences et répond aux demandes de formation des paroisses, des mouvements et services des neuf diocèses de la province ecclésiale. « Depuis quelques mois, on voit bien un avant et un après pour toutes les questions qui touchent à l’éducation sexuelle. Avant d’être une menace, le gender est une chance extraordinaire à saisir. Il nous oblige à penser, à nouveau, aux fondamentaux de l’anthropologie chrétienne. Les éléments repérés au cours des conférences donnent souvent aux gens l’envie d’approfondir. Les sujets éthiques sont horriblement complexes et délicats. On ne peut se satisfaire d’une vision binaire pour ou contre », développe-t-il. Sa posture ? « Être en veille sans se crisper, poser une parole argumentée, apporter des éléments de discernement ». Face aux dossiers qui se multiplient dans une actualité brûlante, difficile à suivre, qui engendre peurs et radicalisations (procréation médicalement assistée et gestation pour autrui, suicide assisté et euthanasie, gender, recherches sur l’embryon, etc.), il appelle de ses vœux la présence d’une personne, comme lui, formée et détachée dans chaque province. « Répondre à ce besoin essentiel est absolument précieux ! »