L’Eglise a une mission d’annonce de l’Evangile, et pour bien assurer cette mission reçue du Christ, elle est présente et  engagée dans le monde, pour faire le lien entre les hommes et Dieu, entre les hommes eux-mêmes. Immergée dans notre temps, elle participe, de fait, aux règles du droit et de l’économie, qui régulent les relations entre les hommes ; elle est attentive à ce que ces relations économiques et juridiques soient respectueuses du message dont elle est dépositaire et dont une synthèse a été publiée sous le vocable de « compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise » (DSE).

L’économie et le droit laissent en effet une grande liberté d’action et de choix qui peuvent être utilisés à la lumière de cette Doctrine, pour le bien commun, la dignité de l’homme, le respect de la maison commune…

L’Eglise reconnaît que le « marché » est une forme efficace de coopération entre les hommes, mais Benoît XVI (Caritas in veritate, 35) y voit deux limites :

1.Le marché ne prend pas en compte la justice : justice distributive, de solidarité ou justice sociale, tournée vers les plus pauvres. « Sans forme interne de solidarité et de confiance, le marché ne peut pleinement remplir sa fonction économique ».

2.Il ne permet pas en tant que tel une régulation éthique, : « Il doit puiser des énergies morales auprès d’autres sujets, qui sont capables de les faire naître ».

Il s’agit donc, pour une institution comme pour un chrétien, qui investit son épargne dans le « marché », de mesurer l’efficacité nécessaire de ses placements, pour laquelle les conseillers et les intermédiaires ne manquent pas, mais aussi de prendre en compte la dimension éthique de ses choix.

C’est là que se trouve le chemin de crête à suivre, entre l’utilité sociale des investissements (au sens de la DSE), la rentabilité (financière) et le risque. Or les conseils et les lumières manquent cruellement aujourd’hui, sur la question du choix des placements sur le plan éthique.

Ce 2ème Observatoire des fonds éthiques souhaite contribuer à éclaircir ce débat, en proposant aux investisseurs attentifs à ces questions :

oUn rappel des notions et critères : ISR (investissement socialement responsable, ESG, exclusion de certains secteurs d’activité), fonds de partage et finance solidaire, Repères éthiques de la doctrine sociale de l’Eglise…,

• Une liste de fonds attentifs à la Doctrine Sociale de l’Eglise,
• Une liste de fonds de partage au profit d’institutions catholiques,
• Une bibliographie sommaire sur ces sujets complexes et en évolution rapide.

Il ne s’agit pas de prescrire, encore moins d’exclure, mais de poursuivre une démarche consciente, humble et éclairée.

Amaury Dewavrin
Econome du diocèse de Lyon
Animateur du groupe de travail de la CEF sur les placements financiers