Un colloque pour mieux comprendre l’alliance entre l’Homme et l’environnement
Pourquoi ce colloque et le choix de ce thème ?
Nous sommes à la conjonction de trois événements : 5 juin Journée mondiale de l’environnement, 2010 Année internationale de la Biodiversité et, bien sûr, la création d’un groupe d’évêques pour travailler sur l’environnement ainsi que d’un département « Environnement et modes de vie » au sein du Service national Famille et Société. Le problème de l’environnement n’est pas seulement esthétique ou sentimental. Tel oiseau, par exemple, fait partie de l’équilibre de notre humanité. Il est constitutif de la Nature, des cycles naturels. Il y a une harmonie pensée entre les différents éléments de la vie dans le cosmos. Toute disparition d’une espèce fait qu’a contrario, la qualité de la vie y perd. L’Homme, qui croit toujours se sauver grâce aux moyens dont il dispose oublie qu’il ne compense pas tout ce que la nature offre pour la vie. Nous avons à nous rappeler ces interactions très profondes entre les êtres vivants. Benoît XVI répète souvent que les atteintes croissantes à la Biodiversité – c’est-à-dire à la diversité des formes de vie – sont à l’opposé de « l’alliance entre l’être humain et l’environnement qui doit être le miroir de l’amour créateur de Dieu ». Outre les menaces sur notre futur, celles-ci portent atteinte au projet de la Création. La journée du 5 juin vise à porter un autre regard sur cette grande question en creusant la dimension spirituelle. Elle n’est pas destinée à des spécialistes mais à quiconque se sent concerné pour son projet de vie personnel.
Quel est le lien avec le groupe créé par les évêques et quels sont les projets de ce groupe ?
Il se trouve que je suis à la fois président de Pax Christi, l’un des organisateurs* de cette journée et du groupe de travail des évêques « Environnement et Ecologie ». Mais nous ne sommes pas sur le même registre. Le groupe créé par les évêques à leur usage est destiné à leur donner les moyens de débusquer les questions qui leur sont adressées dans ce domaine et d’y répondre. Trois étapes sont envisagées : un temps d’auditions pour éclairer un certain nombre de questions (énergies, transports, monde agricole…), un temps de travail sur nos sources pour nous éclairer par la théologie de la Création, puis la recherche de quelle peut être la parole de l’Eglise en débouchant sur des préconisations pratiques. Cette première journée organisée à la maison de la Conférence des évêques de France en est une réponse anticipée avec ses différents apports (scientifique avec le biologiste Jacques Blondel, biblique avec Jean Bastaire, éthique avec Elena Lasida), une forme de service que l’Eglise de France rend aux chrétiens.
Comment sensibiliser les communautés chrétiennes à ces défis ?
Le botaniste fondateur de l’Institut européen d’écologie Jean-Marie Pelt raconte que s’il répondait à l’invitation de tous les groupes paroissiaux, les 365 jours de l’année n’y suffiraient pas ! On ne peut plus dire que l’Eglise ignore ces problèmes. De plus en plus de diocèses organisent, à l’image de Langres et Bordeaux, des Fêtes de la Création. Des groupes sont localement très engagés. Un réseau œcuménique « Paix, Environnement et Modes de vie » regroupe ces petites unités. Une réflexion à la base est en cours, tout à fait sérieusement. Il faut également citer la campagne « Vivre Noël autrement », organisée par un collectif de partenaires qui mobilise énormément sur les modes de vie. Car ce qui est visé à travers ce souci de respecter l’oeuvre de Dieu, c’est le changement des comportements. Les chrétiens n’en sont pas tous encore convaincus -pas plus que les autres citoyens du reste- mais on assiste à de réels pas en avant.
*Avec le Service national Famille et société de la Conférence des évêques de France et son département Environnement et Modes de vie, le réseau déjà existant de l’Antenne Environnement et Modes de vie, les Cahiers de Saint-Lambert et le magazine Terre sauvage-Bayard.
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