Souffrance et compassion

« Les supplications de très grands malades demandant parfois la mort ne doivent pas être comprises comme l’expression d’une vraie volonté d’euthanasie ; elles sont en effet presque toujours des demandes angoissées d’aide et d’affection. Au-delà de l’aide médicale, ce dont a besoin le malade, c’est de l’amour, de la chaleur humaine et surnaturelle que peuvent et doivent lui apporter tous ses proches, parents et enfants, médecins et infirmières. »Déclaration sur l’euthanasie, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 5 mai 1980, partie II.

« L’euthanasie est une fausse pitié, et plus encore une inquiétante « perversion » de la pitié: en effet, la vraie « compassion » rend solidaire de la souffrance d’autrui, mais elle ne supprime pas celui dont on ne peut supporter la souffrance. Le geste de l’euthanasie paraît d’autant plus une perversion qu’il est accompli par ceux qui — comme la famille — devraient assister leur proche avec patience et avec amour, ou par ceux qui, en raison de leur profession, comme les médecins, devraient précisément soigner le malade même dans les conditions de fin de vie les plus pénibles. »
Evangile de la Vie, lettre encyclique de Jean-Paul II, 1995, n.66.

« On tente parfois de légitimer l’euthanasie par la demande de celui qui souffre. Certes doit être écoutée la personne qui s’exprime ainsi. Il est capital de mieux percevoir sa souffrance, son désespoir, son sentiment d’avoir perdu toute valeur, pour mieux la soulager, pour lui témoigner l’attachement qu’on a pour elle, pour la rattacher ainsi au monde des vivants. Beaucoup le soulignent : la plupart des demandes d’euthanasie sont des interrogations sur l’estime portée par autrui, et des requêtes d’amour. Notre société répondra-t-elle par un geste de mort? La mort provoquée ne représenterait-elle pas cependant dans certains cas un acte de pitié ? »
Respecter l’homme proche de sa mort, déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, 23 septembre 1991

« Les situations de handicap et de vieillesse sont complexes, souvent douloureuses, et ne se résolvent pas par des solutions simplistes. Elles font appel à la solidarité et cet appel est parfois un cri. (…) Quelle est donc notre attitude devant nos frères et sœurs en humanité au début et en fin de leur vie ? (…) Chaque personne vulnérable est un trésor d’humanité, pourvu qu’elle soit accueillie pour elle-même. La vulnérabilité fait peut-être peur. Elle sollicite tant de ressources d’humanité ! Les personnes vulnérables ont besoin de relations emplies de respect, d’écoute, de patience, de temps, etc. Devant l’impuissance ressentie, certains proposent de les supprimer. N’est-ce pas une insulte à leurs parents et aux personnes engagées auprès d’elles ? (…) Face à ces propositions, comme une insurrection silencieuse et éloquente, se dresse l’action ample, humble et fidèle de ceux et celles qui aiment les personnes handicapées ou âgées, et dont l’amour ne se paye pas de mot. Leur solidarité n’est pas une théorie. Elle exprime le sursaut de la dignité humaine consciente d’elle-même. Elle manifeste l’authentique compassion, ingénieuse pour ouvrir les chemins de vie adaptés à chacun. Elle est une force qui se propose à ceux qui blessent leur propre dignité en blessant l’humanité. Puissent ceux-là écouter cette force amie, si vive en notre société, et l’encourager. »
« La personne vulnérable, trésor d’humanité », déclaration de Mgr d’Ornellas et de Mgr James, 23 novembre 2009

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