Les JMJ : un « incubateur d’espérance »

Invité de la troisième rencontre nationale de préparation des Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio, au Brésil (23-28 juillet 2013), le père Eric Jacquinet, responsable de la section Jeunes au Conseil Pontifical pour les laïcs, évoque le tremplin que sont les JMJ pour les jeunes catholiques.

 

Lors de votre intervention sur la manière dont l’histoire des JMJ peut éclairer la Pastorale des Jeunes, vous avez déclaré : « La révolution cachée des JMJ, c’est que nous soyons là aujourd’hui ».

C’est une de mes convictions profondes. Pour emmener tous ces jeunes, il fallait bien une coordination qui s’est progressivement mise en place, faisant travailler ensemble paroisses, mouvements, diocèses et donnant des impulsions dans différentes directions. La Pastorale des Jeunes a été profondément renouvelée par les JMJ et j’observe cela dans la plupart des conférences épiscopales.

Quels sont les fruits des JMJ qui vous paraissent les plus significatifs ?

D’abord une logique d’espérance pour les chrétiens. À Madrid, l’an dernier, lorsqu’on parlait avec les évêques, tous témoignaient combien il était redynamisant de voir autant de jeunes solides et clairement engagés. Pour les pasteurs, pour les jeunes eux-mêmes, les JMJ sont un incubateur d’espérance.

Un autre « refrain », c’est l’appel vocationnel à aller jusqu’au bout de la confiance au Christ. Les JMJ ont fourni une identité claire sur ce que signifie « être baptisé ». Parmi les responsables de la Pastorale des Jeunes, beaucoup ont vécu des JMJ. Dans les séminaires, ils sont au moins un sur deux. J’ai dit lors de mon intervention combien les JMJ ont permis de sortir d’un certain reniement intérieur, en offrant quelque chose qui touche à la beauté d’être chrétien, une fierté.

Parmi celles que vous avez vécues, qu’est-ce qui vous a personnellement touché ?

À Saint-Jacques de Compostelle en 1989, alors séminariste, je me souviens avoir croisé un groupe de Tchécoslovaques venus clandestinement avec un prêtre. Je découvrais cette Église persécutée et j’étais heureux de faire partie de cette Église universelle, au-delà des barrières de langues. Plus récemment, en 2011 à Madrid, je sortais d’un rassemblement des volontaires lorsque deux jeunes dans le métro m’ont demandé de les bénir. Ils avaient 18 et 19 ans, se connaissaient depuis trois ans, avaient décidé de se fiancer le matin et m’ont déclaré « vouloir faire la volonté de Dieu ». Or ce n’est pas une génération spontanée. J’ai le sentiment qu’ils font partie de la deuxième génération qui revendique une identité chrétienne et souhaite conduire son existence en chrétiens, sans pour autant vivre dans une bulle. Les jeunes d’Anuncio, par exemple, ont été portés par une vague qui les amène à prendre des initiatives. L’Esprit Saint fait ainsi naître une génération qui désire être missionnaire.

Vu de Rome, existe-t-il une attente particulière vis-à-vis de la France ?

Il existe une richesse réelle parmi les jeunes catholiques français, un dynamisme avec un vrai noyau solide de jeunes engagés dans la foi et qui font preuve d’une réelle créativité missionnaire. La France est une locomotive au niveau européen.
 

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Une préparation matérielle et spirituelle pour 150 délégués

« Ce n’est pas seulement une réunion pour collecter des données techniques. Il s’agit de vivre une communion d’Église pour entrer ensemble dans une aventure commune », avait précisé au début de la journée le Père Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France.

Chèches aux couleurs du Brésil, images de la baie de Copacabana et du Christ Rédempteur de Rio (« les bras ouverts » a bien souligné Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier), informations (sur la responsabilité pénale, les passeports, les inscriptions), ateliers (« se préparer à la rencontre interculturelle », « bien communiquer via les réseaux sociaux »), partage d’une expérience de vente de produits dérivés afin de financer le voyage, panneaux pour mutualiser les ressources (« Nous avons des places Paris Rio pas chères » !), carte pour situer les points de chute de la semaine missionnaire pré JMJ, présentation des 9 propositions alternatives qui se tiendront « aux dates des JMJ, sur le thème des JMJ et en retransmission avec les JMJ pour ceux qui ne peuvent pas partir », idées de livres, films et musiques pour commencer à s’inculturer, temps de prière le matin et eucharistie finale (avec l’hymne des JMJ en envoi) ; la rencontre du 9 février a permis aux 150 délégués de diocèses de France et de pays francophones, membres de l’équipe nationale des JMJ et partenaires, de conjuguer logistique et préparation spirituelle.
 

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