Soutien à l’Eglise en Terre Sainte
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Porter un mot d’espoir à un moment critique pour la terre sainte
6 janvier 2008 . Jérusalem – Rome
Au cours d’une année où le monde s’est penché de nouveau sur une paix juste entre Israéliens et Palestiniens, la Coordination des Conférences Episcopales en soutien de l’Eglise en Terre Sainte revient de notre huitième visite en Terre Sainte où nous marchions en solidarité avec l’Eglise locale et avec ses évêques pour appuyer la recherche d’une paix juste. Cette Coordination représente les conférences épiscopales catholiques d’Europe et d’Amérique du Nord et a été créée à Jérusalem en 1998 à la demande du Saint Siège.
Notre première tâche en tant qu’évêques et pasteurs était d’offrir notre présence priante et notre encouragement à une Eglise qui souffre. Cela a été une grande joie de rendre visite et de prier avec les catholiques locaux dans des paroisses au travers de la Terre Sainte. Aussi avons nous écouté leurs récits de lutte et leurs espoirs pour l’avenir de leur pays. Nous admirons leur foi et leur courage et nous encourageons les Catholiques de nos pays de venir en pèlerinage en Terre Sainte pour visiter les lieux saints et rencontrer les communautés catholiques vivantes qui témoignent du Christ dans le pays où il est né.
Nous reconnaissons que la situation sociale, politique et humanitaire en Israël et en Palestine est complexe et que les solutions au conflit ne sont pas faciles à trouver. Beaucoup de personnes rencontrées étaient pessimistes envers les efforts des dirigeants d’Israël et de Palestine pour atteindre une paix juste avec le soutien de la communauté internationale. Mais nous avons entendu aussi de beaucoup qu’ils aspirent à un avenir de liberté, de paix et de sécurité, aussi bien pour les Palestiniens que pour les Israéliens.
Venant de plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord, nous devons examiner ce qui, dans les attitudes et les politiques de nos pays contribue à la division plutôt qu’à amener vers la paix et la justice pour les deux peuples. Trop souvent des pays ont pris parti dans la dispute alors qu’en fait le sort des deux peuples, Israéliens et Palestiniens est inextricablement lié.
Nos pays peuvent parfois faire partie du problème mais ils peuvent aussi faire partie de la solution.
Nous avons trouvé des signes d’espoir lors de notre visite en Terre Sainte. Nous avons rencontré des jeunes à l’Université de Bethléem et dans divers paroisses. A l’Université, Chrétiens et Musulmans étudient ensemble de manière harmonieuse. Nous avons été impressionnés par leur assiduité à leurs études, leur énergie, leur enthousiasme, leur volonté de rester dans le pays où ils sont nés et leur espoir en une paix juste qui leur apportera ainsi qu’à toute la population de Terre Sainte un meilleur avenir. Nous avons aussi entendu parler d’une coopération inter-religieuse croissante entre Juifs, Chrétiens et Musulmans en faveur de la paix
De façon plus tragique nous avons trouvé des signes de découragement et de division.. Le mur de séparation que nous avons franchi est un rappel frappant des préoccupations sécuritaires d’Israël et la division toujours plus grande entre les Israéliens et les Palestiniens moyens à qui manque le contact humain qui peut favoriser la justice et la réconciliation. Nous avons entendu des histoires émouvantes de la manière dont le mur aggrave la souffrance et compromet la dignité humaine en séparant des familles, en dévastant l’économie palestinienne et en aggravant la crise humanitaire. Nous nous préoccupons particulièrement de la situation humanitaire désastreuse à Gaza qui s’est aggravé depuis notre dernière visite d’il y a un an. Nous entendions d’une manière répétée un appel au respect des droits de l’homme fondamentaux pour tous y compris de sécurité pour les Israéliens et de sécurité et liberté pour les Palestiniens.
Plus tôt ce mois-ci notre Saint Père, le Pape Benoît XVI, a dit dans son discours au Corps Diplomatique : » Je suis heureux que la Conférence d’Annapolis ait donné des signes dans la voie de l’abandon du recours à des solutions partielles ou unilatérales, au profit d’une approche globale, respectueuse des droits et des intérêts des peuples de la région. Je fais appel, une fois encore, aux Israéliens et aux Palestiniens, afin qu’ils concentrent leurs énergies sur la mise en application des engagements pris à cette occasion et qu’ils n’arrêtent pas le processus heureusement remis en route. J’invite en outre la communauté internationale à soutenir ces deux peuples avec conviction et avec compréhension pour les souffrances et les craintes de chacun d’eux.. » (7 janvier 2008)
Notre visite pastorale en Terre Sainte nous a convaincu que nous sommes à un moment crucial pour Israël, la Palestine et la communauté internationale. C’est un moment d’opportunité et de danger. Nos espoirs et nos prières les plus sincères sont que les dirigeants et les peuples d’Israël et de Palestine, avec le total soutien et l’encouragement de nos pays et de la communauté internationale, trouveront un chemin vers une paix juste. Ce que nous avons vu et entendu ne nous rend pas toujours optimistes, mais la grâce de Dieu nous donne espoir. La Coordination des Conférences Episcopales attend avec impatience d’autres visites à l’Eglise en Terre Sainte et le jour où tous les peuples de cette région pourront vivre en paix,
sécurité et dignité.
Signataires :
S.E. Cardinal Seán Brady
Archevêque d’Armagh, Conférence des évêques d’Irlande
Mgr Pierre Bürcher
Evêque de Reykjavik, Islande
Mgr Michel Dubost
Evêque d’Evry, Conférence des évêques de France
Mgr Raymond Field
Evêque auxiliaire de Dublin, Commission irlandaise pour la justice et les affaires sociales,
Conférence des évêques d’Irlande
S.E. Cardinal Francis George OMI
Archevêque de Chicago, Président de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis
Mgr Patrick Kelly
Archevêque de Liverpool, Vice-président de la Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du
Pays de Galles
Mgr William Kenney CP
Evêque auxiliaire de Birmingham, Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles
Représentant de la Commission des Conférences épiscopales de la Communauté européenne
Mgr Joan-Enric Vives
Evêque d’Urgell et Co-Prince d’Andorre, Conférence des évêques espagnols
Mgr V. James Weisgerber
Archevêque de Winnipeg, Président de la Conférence des évêques Du Canada