Le Patriarche œcuménique Bartholoméos à Taizé

25 avril 2017 : Discours du patriarche de Constantinople BARTHOLOMEE I appellant à l’unité des chrétien, en visite à la communauté de Taizé, en Bourgogne, haut lieu de l’œcuménisme européen. Taizé (71), France.

Ce mardi 25 avril 2017 est un jour de joie pour tous les chrétiens de France ! En effet, le patriarche Bartholoméos de Constantinople s’est rendu à Taizé dans la communauté œcuménique fondée par Frère Roger en 1942. Ce pèlerinage a conclu sa visite pastorale à l’occasion des cinquante ans du centre de théologie orthodoxe de Chambésy, en Suisse ainsi qu’un passage au Conseil Œcuménique des Églises. Dans son accueil, Frère Alois, prieur de la communauté, a rendu hommage au patriarche de Constantinople. Il a évoqué son action « pour actualiser les trésors de la foi orthodoxe, pour élever (sa) voix en faveur d’une terre habitable pour tous, et pour s’ouvrir au dialogue interreligieux ». Pour Frère Aloïs, l’expérience de Bartholoméos « d’une Église crucifiée » en fait « un témoin irremplaçable de la paix du Christ ».

Le patriarche a participé à la prière commune à 12h, dans l’église de la Réconciliation, en présence des frères, de représentants des différentes communautés chrétiennes et des jeunes réunis à Taizé aujourd’hui. À la fin de la prière, le patriarche Bartholoméos a prononcé une médiation. À partir du lieu de la prière, l’église de la réconciliation, il a réfléchi sur le sens de la réconciliation. Il a développé trois aspects de cette attitude spirituelle. Le premier est « la réconciliation de l’humain avec le divin. ». C’est l’œuvre du Christ dans le monde. Il réconcilie le Créateur et les créatures. Plus encore, le Christ est réconciliation. À partir de Lui, nous pensons notre communion avec Dieu et notre unité en Église. Le deuxième aspect consiste dans l’engagement œcuménique pour la réconciliation des Églises et communautés chrétiennes par la guérison des blessures. « À l’ère œcuménique et à l’heure de la recherche de l’unité, il ne peut y avoir de réconciliation sans pardon. […] nous devons prendre nos responsabilités, et être prêts à faire le premier pas. ». Enfin, le patriarche a cité le document luthéro-catholique Du conflit à la communion, publié à l’occasion de la commémoration œcuménique de la Réforme et aussi les travaux du Grand et Saint Concile orthodoxe de Crète en juin 2016. Les chrétiens déploient ainsi le troisième niveau de la réconciliation. Ils agissent pour devenir levier de paix et d’unité au sein d’une humanité encore divisée et déchirée.

Le patriarche a enfin rappelé la force active de la prière, première mission des Frères de Taizé. Citant le théologien orthodoxe Olivier Clément, il a exhorté : « La prière ne libère pas des tâches de ce monde : elle rend encore plus responsable. Rien n’est plus responsable que de prier. »

Nous nous réjouissons beaucoup de cette visite du patriarche Bartholoméos à Taizé. Nous savons l’action de la communauté pour le mouvement œcuménique dans la prière et les rencontres entre chrétiens. De nombreux jeunes catholiques ont l’occasion de rencontrer le Christ grâce à la spiritualité initiée par Frère Roger et Taizé. Nous rendons grâce pour le don de l’unité et l’œcuménisme spirituel vécue en esprit et en vérité dans la communauté !

Père Emmanuel Gougaud