Message 2024 pour la fête de l’Aïd al-Adha

Le Service National de la Conférence des Evêques de France pour les Relations avec les Musulmans qui fêtera en septembre 2024 plus de 50 ans d’engagement pour le dialogue et la fraternité, souhaite redire aux musulmans de France son amitié et sa proximité, à l’occasion de la fête principale du calendrier islamique, l’Aïd el-Adha ou fête du Sacrifice qui commémore la foi dont le prophète Ibrahim et son fils ont témoigné (Sourate 37, v. 102).

En ce mois de juin où la France célèbre le 80e anniversaire du débarquement allié et honore ceux qui ont combattu pour la liberté en Europe, il n’est pas superflu de mettre en lumière le sacrifice de tant de musulmans qui ont versé leur sang aux côtés de leurs frères d’armes de toutes convictions.

Dans beaucoup de nos communes, des stèles ont été érigées à la mémoire de régiments et de soldats musulmans, et de nombreuses tombes ornées du Croissant rappellent, dans les cimetières militaires, qu’ils sont morts pour la France. Aujourd’hui encore des français de confession musulmane montrent leur courage et leur dévouement au sein des armées françaises et dans les rangs des forces de l’ordre, lors de missions parfois très périlleuses.

La fête de l’Adha qui coïncide avec le Hajj, le pèlerinage principal à la Mecque (du 14 au 19 juin 2024), offre donc une belle occasion de témoigner à nos concitoyens musulmans une estime qui ne doit d’ailleurs pas se limiter à ceux qui sont morts au champ d’honneur, mais s’élargit à tous ceux qui font la France aujourd’hui, par leur engagement citoyen et leur compétence dans tous les métiers.

La fête de l’Adha est aussi, comme toute grande fête religieuse, l’occasion d’une élévation de l’âme et du cœur, d’une ouverture à la Transcendance et d’un partage avec les pauvres. Elle manifeste à la société entière que la vie humaine a besoin d’une telle élévation et d’une ouverture à la transcendance. Dans le monde d’aujourd’hui, habité par « les chimères de la force, du pouvoir et de l’argent, nous sommes appelés à rappeler, avec la sagesse des anciens et des pères, que Dieu et le
prochain passent avant toute chose, que seules la transcendance et la fraternité nous sauvent » (Pape François, 4 novembre 2023, Bahreïn).

Dieu ne promet pas que cela est simple à accomplir, et l’histoire nous montre que ce n’est jamais acquis, car la fraternité, la justice et la paix sont régulièrement menacées. Croyants, nous sommes donc invités à être lucides, raisonnables, déterminés et responsables dans notre engagement citoyen et religieux. La confiance que nous plaçons en Dieu est un socle sûr. Que Dieu apporte aux musulmans sa paix et sa lumière en cette fête de l’Aïd, et qu’Il nous aide tous à trouver, dans la diversité de nos convictions, les voies de la fraternité et de l’unité au service du bien commun et d’un monde plus juste.

Bonne fête !
P. Jean-François Bour, directeur du SNRM.