Ce jour-là, ce n’est pas le retour de Jésus à sa vie antérieure, ce n’est pas un simple recommencement. Il s’est produit quelque chose qui n’était encore jamais arrivé : Jésus était vraiment mort et en ce matin, il est entré dans une vie totalement différente où le mal et la mort ne peuvent plus rien. Une vie d’un autre ordre que ce que nous connaissons. Cet événement nous concerne. A notre tour nous découvrons que nous sommes appelés à ressusciter un jour.

Pâques, c’est d’abord la fête de la foi. Les choses se passent dans l’invisible ! Si beaucoup de monde a pu voir Jésus cloué à la croix le vendredi saint, offrant sa vie, seuls les disciples de Jésus l’ont vu ressuscité. Nous aussi, nous croyons qu’un monde nouveau commence, mais il n’est pas encore visible à nos yeux. Seuls des signes manifestent que nous ne nous trompons pas en mettant notre confiance dans la résurrection de Jésus.

Pâques, c’est le dépassement de la violence humaine par la certitude que seul l’amour est plus fort que tout. L’un des signes les plus forts de l’amour, c’est le pardon donné sans condition. C’est par là qu’une humanité renouvelée commence à naître.

Pâques, c’est la reconnaissance de la valeur extraordinaire de toute existence humaine : c’est en effet pour chacun des humains que le Fils de Dieu est mort, puis est ressuscité. Tout geste en faveur de la vie humaine est un signe de la valeur que nous avons pour Dieu.

Pâques, c’est la présence de l’Esprit Saint qui transforme notre vieux monde et ouvre une source d’espérance. Ainsi, les artisans de paix sont bien les fils de Dieu (cf. Matthieu 5, 9).

Pâques, c’est déjà l’entrée dans la vie divine. Le baptême nous la donne et nous l’accueillons en chacun de nos gestes de foi. La mort n’a pas de prise sur une existence saisie par l’échange de l’amour trinitaire.

La fête de Pâques nous invite à naître à nouveau pour que s’inscrive en nos vies notre communion avec le Christ ressuscité.

Mgr Pierre-Marie Carré