Noël autrement par Mgr Fort, évêque d’Orléans, decembre 2009

Fort André - Orléans

Le désir de voir briller la joie dans les yeux des enfants a inspiré la tradition des souliers dans la cheminée et des sapins chargés de cadeaux dont la découverte était réservée au matin de Noël. Tout devait être préparé mais soigneusement caché pour que ce matin soit un matin d’étonnement et de joyeuse surprise, une fête différente de toutes les autres.

De plus en plus précoce, le Noël des vitrines et des étalages, où tout est à portée de main, ne laisse que peu de chance à l’étonnement et à la surprise. Programmes de réjouissances et menus de réveillon ne cachent rien des plaisirs qu’ils promettent.

Que pouvons-nous faire pour que la fête de Noël garde sa capacité de surprise, un vrai caractère de nouveauté qui nous étonnerait nous-mêmes ? Quelle nouveauté pourrait être pour nous source d’un bonheur que nous ignorons encore ?

Pas de nouveauté sans changement. Il nous faut donc chercher comment « fêter Noël autrement », et pour que ce changement ne porte pas seulement sur les cadeaux et le menu de Noël il faut que « autrement » signifie « avec d’autres ».

Ce ne sont pas les possibilités qui manquent. La fête de Noël est traditionnellement familiale mais le cercle de Noël ne peut-il pas s’ouvrir plus largement pour accueillir tel ami ou tel voisin qui, ce jour-là, éprouve plus douloureusement son isolement. Le temps de Noël est aussi celui où les personnes âgées sont heureuses de sentir qu’on ne les oublie pas, où les malades trouvent le temps plus gris et plus long dans leurs chambres de clinique ou d’hôpital. Une visite devient un cadeau précieux.

Chaque année, les organisateurs des « Noëls des Isolés » cherchent des bénévoles pour les seconder dans l’animation de soirées chaleureuses et festives, offertes à bien des gens souvent aussi pauvres de relations que de moyens financiers. Les rejoindre c’est aussi « fêter Noël autrement » et promouvoir ainsi un nouveau « vivre autrement » plus généreux et plus fraternel.

Générosité et fraternité sont sources de bonheur autant pour ceux qui accueillent et partagent que pour ceux qui ont la joie d’être accueillis et de recevoir.

+ André FORT
Evêque d’Orléans
le 5 décembre 2009

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