« Noël: devenir des visiteurs », par Mgr Wintzer, décembre 2009

Mgr Pascal Wintzer

Un des traits principaux de nos manières de vivre est la mobilité. Etre empêché de nous déplacer, du fait de la neige ou des grèves de transport, nous est extrêmement pénible. Comme européen, nous pouvons voyager à travers le monde. Cela nous semble naturel. Mais nous sommes d’heureux privilégiés ; combien plus nombreuses sont les populations qui, pour des raisons économiques ou politiques, sont assignées en résidence. Et qui, lorsqu’elles parviennent à trouver un pays qui leur offre un espoir de paix et de sécurité, doivent, ou bien se cacher, ou bien vivre dans des logements de fortune et se contenter d’un travail sans garantie. Pensons également à ceux qui, chez nous, ne peuvent se déplacer, spécialement pour les fêtes de fin d’année. Des personnes âgées isolées ; des personnes malades chez elles et dans les hôpitaux ; les détenus.

A Noël, les chrétiens fêtent un petit enfant, Jésus. Il est le Fils de Dieu venu nous faire visite, nous rencontrer, nous aimer. En lui, les chrétiens mesurent quelle joie il y a à accueillir quelqu’un qui vient vers nous avec douceur, tendresse, attention, bref, avec gentillesse.

Puisque Dieu nous visite, il appelle ceux d’entre nous qui pouvons nous déplacer à être à notre tour des visiteurs. Non pas pour satisfaire à un quelconque pensum, mais plutôt pour profiter de la joie partagée, de paroles échangées, et de mains tendues. Quelques heures données, ou même quelques minutes. Une rencontre, une lettre envoyée, un mail ou un SMS.

A qui ? Je crois que chacun de nous n’a pas longtemps à chercher ; ils sont nombreux, au loin et même tout près, ceux et celles qui attendent un petit signe de notre part.

Et puis, qui d’entre nous n’est pas aussi en attente d’une parole, d’une visite ? Nos mains et nos cœurs sont-ils comblés de tout ?

+ Pascal Wintzer
Evêque auxiliaire à Poitiers

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