« L’Avent, promesse de joie » par Mgr d’Ornellas

Mgr d’Ornellas commente quelques extraits du livre d’entretien que le journaliste Peter Seewald a réalisé avec le Pape Benoît XVI. « Lumière du monde » est paru le 27 novembre 2010.

 

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« Il y avait tant de joie dans la foi commune, à l’école avec les enfants, avec la jeunesse, que j’étais littéralement porté par cette joie. » L’enfant, puis le jeune dont il s’agit est tout simplement Benoît XVI qui fait cette confidence à Peter Seewald. Dès le début de l’entretien familier qu’il lui donne, Benoît XVI laisse transparaître l’harmonique de la joie qui traverse sa vie. Il ajoute : « Et il en était ainsi quand j’étais professeur. »

D’où vient cette joie chez cet homme qui a connu d’immenses souffrances dont celle du nazisme dans sa jeunesse ? Il nous fournit la réponse : « Ma vie a toujours aussi été traversée par cette conviction : c’est le christianisme qui donne la joie et fait grandir ». Ceci nous est confié dès le début de l’entretien (p. 28).

Au terme de l’entretien, il évoque « la gravité du mal, que nous avons vue sous le nazisme, et que nous voyons aussi aujourd’hui tout autour de nous ». Il précise qu’il faut le percevoir. Mais le Pape, très naturellement, parle de ce mal « avec toute la joyeuse reconnaissance que nous inspire le fait que Dieu est bon et qu’il nous accorde sa grâce. » (p. 238) Oui, cette joie vient du christianisme !

Écoutons encore ceci : « Je ressens toujours aussi la consolation « d’en haut », lorsque j’éprouve en priant la proximité du Seigneur, ou qu’à la lecture des Pères de l’Église, je vois briller la beauté de la foi, cela donne corps à tout un concert de consolations. » (p. 34) Dans sa prière, le Pape parle à Dieu « en mendiant d’abord mais aussi en remerciant – ou tout simplement rempli de joie » (p. 36).

La musique de la joie traverse la riche Exhortation que le Pape vient de nous donner sur « la Parole du Seigneur ». Dès le début, il évoque la « plénitude de joie ». Et il précise : « C’est un don et une tâche incontournable de l’Église de communiquer la joie qui vient de la rencontre avec la Personne du Christ, Parole de Dieu présente au milieu de nous » (n° 2).

Méditant sur la Création, il écrit : « Les Psaumes chantent cette joyeuse certitude : « Le Seigneur a fait les cieux par sa Parole ». » (n° 8) Au terme de cette Exhortation, il conclut : « L’annonce de la Parole crée la communion et apporte la joie. Il s’agit d’une joie profonde qui jaillit du cœur même de la vie trinitaire et qui se communique à nous dans le Fils. Il s’agit de la joie comme don ineffable que le monde ne peut donner. On peut organiser des fêtes, mais pas la joie.

Selon l’Écriture, la joie est un fruit de l’Esprit Saint (…). En annonçant la Parole de Dieu dans la force de l’Esprit Saint, nous désirons communiquer aussi la source de la vraie joie, non une joie superficielle et éphémère mais celle qui jaillit de la conscience que seul le Seigneur Jésus a les paroles de la vie éternelle » (n° 123).

En fêtant l’Immaculée Conception, souvenons-nous que « cette relation intime entre la Parole de Dieu et la joie est manifestée avec évidence chez la Mère de Dieu » (n° 124). Marie a exulté de joie dans son Magnificat.
 

Mgr Pierre d’Ornellas,
Archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo

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