Message de Noël œcuménique dans le diocèse de Strasbourg

Noël : y a-t-il une place pour Jésus ?

Epiphanie 03

« Marie coucha son enfant dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. » (Lc 2,7).

Quel contraste entre cette naissance si discrète qu’elle est reléguée à l’étable de la maison, et la Fête qui la célèbre aujourd’hui, avec ferveur, dans toutes nos églises !

Quel contraste entre la pauvreté du lieu de naissance et la surabondance des décors familiaux et commerciaux qui remplissent nos maisons, nos magasins et nos rues…

Et quel contraste, encore, entre la discrète lueur d’une lampe éclairant les visages du nouveau-né et de sa mère, et le scintillement de tous les feux de la fête actuelle !

Ces feux sont précieux et nécessaires : ils réjouissent nos regards et nous portent à la fête. Ils peuvent cependant nous laisser dans un éblouissement trompeur et passager, nous rassasiant de signes extérieurs tout en détournant notre regard de celui que nous voulions fêter: ce petit enfant, fruit d’une longue promesse et d’un grand amour, nous rejoignant dans la discrétion et la modestie d’une étable.

Si Noël est un nécessaire temps de fête pour nos communautés chrétiennes et pour chacune de nos familles, c’est parce qu’un grand mystère nous est révélé au travers de cette humble naissance. C’est la raison pour laquelle, dans son sermon de Noël, Saint Léon le Grand invitait tout le monde à la fête : « Frères bien-aimés, notre Sauveur est né aujourd’hui, réjouissons-nous ! Il n’est pas permis de donner la moindre place à la tristesse là où naît une vie qui anéantit la crainte de la mort, et répand sur nous l’allégresse de l’éternité promise. Que personne ne manque de participer à ce bonheur ! Le motif de la joie est le même pour tous… Le Fils de Dieu, en effet, au terme de la plénitude des temps, a pris la nature de l’homme pour le réconcilier avec son Créateur. »

Pour nous chrétiens, Noël est une fête qui nous ramène à l’essentiel : l’amour de Dieu pour nous, manifesté à la naissance de Jésus. Ne nous laissons pas détourner par les seules guirlandes de lumière, mais laissons-nous toucher par l’humble clarté de ce visage d’enfant : c’est lui la lumière du monde, c’est lui le Prince de la Paix !

Si l’espace manquait pour l’accueillir dans la salle commune, puissent nos cœurs être assez grands pour qu’il y trouve place et pour que tout pauvre dont il a pris visage, reçoive de nous l’accueil dont il a tant besoin.

Noël, Fête de l’amour et de l’accueil !

Jean-François COLLANGE
Président de l’UEPAL

+ Jean-Pierre GRALLET
Archevêque de Strasbourg

Dans leur message pour Noël 2011, Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, et le président de l’UEPAL (Union de l’Eglise réformée d’Alsace et de l’Eglise de la confession d’Augsbourg d’Alsace), le professeur Jean-François Collange, nous invitent à nous laisser toucher par le simplicité du visage de l’enfant Jésus.
 

Sur le même thème

  • L’unité des chrétiens

    L’oecuménisme désigne l’effort des chrétiens pour parvenir à une unité institutionnelle entre les différentes Eglises et communautés …