« C’est au cœur du fracas et de la violence, que surgit la douceur du mystère de Noël » par Mgr Wintzer
C’est au milieu de l’obscurité de la nuit la plus longue de l’année qu’une lumière est donnée aux hommes.
Depuis quelques mois, je suis frappé par la violence qui marquede plus en plus les relations humaines. Bien sûr, il y a les guerres et les violences exceptionnelles tel le massacre des enfants de Newtown. Mais il y a aussi une violence plus quotidienne, cette violence ordinaire des propos, des jugements péremptoires
portés les uns sur les autres, une violence qui existe aussi entre les chrétiens.
Soyons-en certains, la violence des gestes est préparée par la violence des paroles. Ceci est d’autant plus grave lorsque ces mots sont prononcés par des personnes qui exercent des responsabilités. Avons-nous besoin de termes insultants, méprisants, pour dire un désaccord ?
Et en même temps, il y a l’attente, il y a l’espérance, il y a la naissance d’un petit enfant qui est accueilli par Marie et par Joseph, par les bergers qui viennent les rejoindre et expriment leur joie. La vie, la foi chrétienne, c’est toujours l’une et l’autre chose. C’est la détresse et c’est la joie, c’est la violence et c’est la paix.
La naissance de Jésus ne se produit pas dans des conditions idéales ; et pourtant Dieu vient. Il n’attend pas un monde parfait pour le visiter, le rencontrer : Noël est une bonne nouvelle pour tous. Les chrétiens ne rêvent ni n’attendent une société idéale. Là où ils sont plantés, ils croient, ils espèrent, ils agissent.
Mgr Pascal Wintzer
Archevêque de Poitiers