« Mais délivre-nous du mal », par Mgr Sankalé

Il est impossible de parler du Carême sans dire un mot du démon.

Deux écueils sont à éviter : le voir partout, ou penser qu’il n’existe pas. Que nous enseigne l’Église à son sujet ? « Satan ou le diable et les autres démons sont des anges déchus pour avoir librement refusé de servir Dieu et son dessein. Leur choix contre Dieu est définitif. Ils tentent d’associer l’homme à leur révolte contre Dieu » (Catéchisme, 414).

Nous sommes loin des effets spéciaux de « L’exorciste », ou du diablotin souffleur de distractions pendant l’oraison du matin. Satan est tout autant capable d’entretenir en nous les plus nobles pensées, pourvu que celles-ci nous maintiennent dans un militantisme sans Dieu. Ayant observé que les « tuiles » ont parfois la vertu de nous ouvrir les yeux, il sait aussi faire applaudir autour de nous, pour ensuite nous suggérer que le mérite nous en revient. C’est ainsi qu’il endort notre vigilance, en nous persuadant peu à peu que des gens aussi épatants que nous, n’ayant rien à craindre de la vie, n’ont finalement pas grand chose non plus à attendre de Dieu… La botte secrète du démon ? Réussir à se faire oublier, faire croire qu’il n’existe pas, que la confession est une trouvaille des curés et la grâce une invention du catéchisme.

Peine perdue ! Chaque fois que nous prenons le chemin de Pâques, il sait que ses jours sont comptés. Il le sait beaucoup mieux que nous, voilà pourquoi il est si peu pressé de nous voir nous convertir… Raison de plus pour hâter le pas !

Sur ce chemin, aujourd’hui comme hier, c’est Pierre qui nous coache : « Résistez-lui avec la force de la foi » (1P 5,9).

Mgr Louis Sankalé
Évêque de Nice
 

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