Pour une pastorale des jeunes de 16 à 29 ans en « sortie » !
Mon exposé s’appuiera sur la situation française, mais rejoint des réalités vécues dans bon nombre de pays.
État des lieux et constats
D’après une enquête publiée en 2017, 42 % des jeunes français de 16 à 29 ans se disent catholiques.
Notre Église ne les rejoint pas tous, et elle peine à aller à la rencontre de tous les autres. Les jeunes que l’Église accompagne sont, pour la plupart, des jeunes qui ont le désir de fonder leur vie sur le Christ. Aussi, nous nous interrogeons sur la manière dont nous pourrions faire goûter la « joie de l’Évangile » à tous les autres. Récemment, un frère-évêque me disait : « Nous devrions regarder les lieux de notre société où les jeunes expriment une soif qui dit quelque chose de l’Évangile. Aujourd’hui, notre pastorale des jeunes est dans « l’évangélisation de ceux qui sont déjà-là. » Ce propos pointe la nécessité de retrouver un nouvel élan missionnaire, dans la dynamique de l’appel lancé par le pape François dans Evangelii Gaudium : « Sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ (…) Si quelque chose doit nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ. » et le n° 140 de l’Instrumentum Laboris prolonge cet appel : « Cette identité dynamique pousse l’Église en direction du monde, la rend missionnaire et en sortie, habitée par la préoccupation de sortir, humblement, pour être ferment jusqu’au-delà de ses propres « frontières.»
Former et envoyer des « disciples-missionnaires »
Les jeunes catholiques français actifs dans leur Église constituent un « petit troupeau » animé d’un grand souci missionnaire. Leurs initiatives sont nombreuses. Ils sont prêts et disponibles pour être témoins du Christ auprès de leurs pairs. Mais comment ?
Les jeunes demandent à être structurés dans leur foi pour s’attacher au Christ, devenir témoins de son Évangile aux périphéries, et en entrainer d’autres avec eux, dans une société française sécularisée et laïque, dans laquelle les repères éthiques sont brouillés. Un projet serait d’appeler, pour un temps, des jeunes à un ministère de « jeunes chrétiens en responsabilité missionnaire » pour le service de ces périphéries où l’Église peine à rejoindre les jeunes. Ce ministère serait assorti d’une formation et d’un accompagnement,
Voici quelques périphéries, parmi d’autres :
Les universités et les Grandes Écoles, mais aussi l’enseignement professionnel, souvent dévalorisé.
Les quartiers aux périphéries de nos grandes villes où vivent des jeunes en grande précarité. Un séminariste qui a effectué un stage pastoral dans un de ces quartiers témoignait : « Le monde des cités est aujourd’hui déserté par l’Église. Pourtant il y a plein de jeunes désœuvrés. Ils portent pourtant une culture hégémonique chez les autres jeunes : la musique, les codes vestimentaires…. Ils sont une richesse. Cela vaut le coup que l’Église les rejoigne. »
Le monde du travail. Les jeunes ont souvent des difficultés à s’insérer dans leur entreprise. Ils sont à la recherche de lieux pour partager leurs premières expériences à la lumière de la foi.
Le monde rural où la population est dispersée et vieillissante. Les forces apostoliques manquent pour y être une Église en proximité, tout particulièrement auprès des jeunes qui y vivent et se sentent isolés.
Les jeunes couples et les familles. Comment former des jeunes couples chrétiens, capables de témoigner de leur joie d’aimer et d’accompagner couples et familles sur un chemin de fidélité ?
Enfin, les paroisses sont parfois une périphérie pour les jeunes. Ils ne s’y sentent pas toujours accueillis et elles peinent à leur donner une place. Un ministère de « jeunes en responsabilité missionnaire » dans les paroisses les redynamiserait et permettrait aux jeunes de faire l’expérience de l’Église dans sa diversité d’âges et de conditions.
+ Laurent PERCEROU
Évêque de Moulins (France)
Président du Conseil pour la pastorale des enfants, des jeunes et pour les vocations
Sur les réseaux sociaux
Je voudrais dire aux jeunes: excusez-nous si, souvent, nous ne vous avons pas écoutés ; si, au lieu de vous ouvrir le cœur, nous vous avons rempli les oreilles. #Synod2018 https://t.co/JRGuT3d6Dn
— Pape François (@Pontifex_fr) 28 octobre 2018
La foi est vie : c’est vivre l’amour de Dieu qui a changé notre existence. La foi est une question de rencontre, non de théorie. #Synod2018 https://t.co/JRGuT3d6Dn
— Pape François (@Pontifex_fr) 28 octobre 2018
Merci à vous tous qui avez participé à ce "cheminement commun". Que le Seigneur bénisse nos pas, afin que nous puissions écouter les jeunes, nous faire proches d’eux et leur témoigner la joie de notre vie : Jésus. #Synod2018 https://t.co/JRGuT3d6Dn
— Pape François (@Pontifex_fr) 28 octobre 2018
Le Cardinal Schonborn à la fin du synode donne un message d'espérance.#Synod2018 pic.twitter.com/TDhgykCktm
— Synod2018 (@synod2018) 27 octobre 2018
#Synod2018 - L’Assemblée du Synode des évêques sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel s’ouvre s'ouvre aujourd'hui, à Rome.
— Eglise Catholique (@Eglisecatho) 3 octobre 2018
► Actu, interviews, textes de références et vidéos, ... à retrouver sur https://t.co/fRoP81Qz1y pic.twitter.com/4GdkZVqT14
Le Synode sur les jeunes s'est ouvert ce matin par une messe présidée par #Pontifex_fr sur la place Saint-Pierre, en présence des pères synodaux mais aussi de jeunes venus notamment de France! #Synod2018 pic.twitter.com/StESFKP3MS
— Vatican News (@vaticannews_fr) 3 octobre 2018
Le #Synod2018 sur les jeunes s’ouvre aujourd’hui à Rome. Temps de réflexion, d’échanges, d’écoute mutuelle dans une Eglise où les jeunes ont toute leur place avec leurs rêves, leur espérance et leurs questions.
— O.RIBADEAU DUMAS (@ORDUMAS) 3 octobre 2018