Les évêques de France préparent leur visite ad limina

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Mardi 11 septembre 2012, au cours d’un point presse, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la Conférence des évêques de France, a évoqué l’historique et la finalité de la visite ad limina Apostolorum de l’Épiscopat français à Rome. Première vague de rencontres à partir du 20 septembre.
 
Lors d’une conférence de presse qui a attiré de nombreuses radios et télés surtout désireuses de commentaires sur des projets de loi concernant la question familiale, le cardinal Vingt-Trois s’est attaché à situer l’enjeu des visites ad limina qui vont amener la totalité des évêques de notre pays à évoquer au Saint-Siège la place et le rôle de l’Eglise en France dans un contexte de profonde transformation sociétale.
Les visites précédentes, à l’époque avec Jean-Paul II, s’étaient déroulées du 24 novembre 2003 au 28 février 2004. Or « l’élément le plus marquant au long de cette décennie consiste dans les modifications du contexte pastoral, notamment l’accélération de la sécularisation.[…] On ne s’adresse plus seulement à d’anciens chrétiens assoupis mais à des gens qui ignorent tout de la foi chrétienne ».
L’archevêque de Paris a évoqué le contenu des rapports préparés en aval par chaque évêque, à partir d’une grille de questions reçue de Rome. Ces rapports fournissent des statistiques diverses (dont le nombre de sacrements) et des renseignements autant sur le fonctionnement économique que pastoral.
Aux yeux de l’extérieur, cela pourrait s’apparenter à une sorte d’audit mais le climat qui entoure ces contacts est bien celui du dialogue dans la communion fraternelle. Que ce soit lors des audiences par provinces avec le Pape au cours desquelles les points sont abordés « de façon directe et spontanée », lors des rencontres thématiques avec les Dicastères qui permettent de « parler librement sur un temps assez long » ou encore au cours des contacts particuliers avec les cardinaux français à Rome, les Français travaillant au Vatican et avec l’ambassadeur de France près le Saint Siège où, là encore, « les rencontres sont assez libres ». 
Quant au Pape, « il est là pour conforter ses frères » et « ce qu’il va souligner lors des entretiens montre des points sur lesquels il semble moins primordial de s’attacher mais qui sont essentiels à ses yeux et aux nôtres », a expliqué le Cardinal Vingt-Trois. Interrogé sur la personnalité de Benoît XVI, il a ajouté que ce dernier est « un très bon représentant d’une génération, un esprit affûté qui connaît bien la France, mesure bien les enjeux théologiques et pastoraux et manifeste une grande confiance envers ses interlocuteurs »
 

Des chrétiens vivants et audacieux

Ces rencontres ad limina sont une occasion privilégiée d’évoquer la face médiatiquement cachée de l’iceberg. Car derrière les chiffres de la baisse du nombre de pratiquants et de prêtres, il existe « des chrétiens vivants qui ne reculent pas devant des entreprises difficiles et qu’ils mènent à bien ». Les rassemblements de jeunes « qui jouent un rôle décisif pour l’annonce de la foi guère imaginables il y a cinquante ans », « la perpétuelle préoccupation de la formation afin de permettre aux chrétiens d’assumer leur vie de croyants dans la société », la mutation du monde rural qui appelle « à l’identification de lieux centraux où convergent les flux de population et donc amenés à devenir des centres d’animation spirituelle » et plus largement la manière dont les évêques de France sont « capables d’identifier des lieux et des actions significatives d’un nouveau dynamisme de la foi » ; ce sont toutes ces réussites et ces défis qui vont également être portés à Rome.
 
Un temps d’unité fraternelle

L’accroissement du nombre d’évêques au cours des siècles a une conséquence : les rencontres personnelles sont devenues collectives. Le Pape reçoit d’abord ensemble les évêques de chaque province, puis le groupe entier auquel il adresse un discours. Les rencontres avec ses collaborateurs se font également par groupe. Par ailleurs, quatre célébrations communes sont vécues dans les quatre basiliques majeures de Rome. La durée des visites étant passée, en plus, pour davantage de souplesse dans les rendez-vous et de disponibilité lors des échanges, de 5 à 10 jours ; ces visites constituent une belle occasion de prière et de dialogue entre frères évêques.

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