Les étudiants, acteurs de la Nouvelle Evangélisation

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Cette année, le rendez-vous des responsables européens de la pastorale universitaire s’est prolongé par une rencontre des étudiants, sur le thème de la Nouvelle Evangélisation dans les universités (28 avril-1er mai 2012). Organisée à Rome, la plus grande ville universitaire d’Europe, elle a rassemblé 350 délégués nationaux originaires de 26 pays. Directrice du Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les Vocations, Sr Nathalie Becquart y était avec 10 étudiants français.

 

Qui faisait partie de la délégation française ?

Elle comprenait des membres de l’Equipe nationale de pastorale étudiante, du Bureau national de Chrétiens en Grande Ecole (CGE) et des étudiants en responsabilité pour le rassemblement Ecclesia Campus à Rennes. C’était une façon de rendre grâce pour cet événement.
 

Quels ont été les temps forts de la rencontre ?

L’ouverture (samedi) a été marquée par l’intervention de Mgr Sergio Lanza, théologien de l’Université catholique du Sacré-Cœur (Rome) sur « La Nouvelle Evangélisation en Europe : vocation et responsabilité des étudiants » et par la réflexion de Joao Luis César DasNeves, professeur à l’Université catholique de Lisbonne (Portugal) qui a présenté sa vision de l’université. Le lendemain (dimanche), Journée Mondiale des Vocations, les étudiants ont assisté à neuf ordinations presbytérales par le pape Benoît XVI. Ils étaient placés juste à côté de l’autel ! Lundi, les étudiants se sont retrouvés en groupe linguistique (italien, anglais, français, espagnol) pour échanger sur un document préparé par les délégués. Une veillée en mémoire de la béatification du bienheureux Jean-Paul II s’est tenue là où ont eu lieu les JMJ de 2000. Le tout dans une ambiance étudiante avec beaucoup de joie, de chants, de danse, de convivialité.
 

Que retenez-vous des prises de parole des étudiants ?

J’ai été frappée par la maturité de foi des étudiants, souvent très engagés, animés par un souffle et un fort dynamisme missionnaire. J’ai été impressionnée par leur conscience du rôle qu’ils ont à jouer dans la Nouvelle Evangélisation et l’annonce de la foi. Malgré des contextes différents selon les pays, ces étudiants catholiques pratiquants engagés sont tous en situation de minorité. Ce n’est pas toujours facile de témoigner de sa foi. Ils sont affrontés à la pluralité, à l’indifférence, parfois à l’opposition. On sent une conscience très forte de l’enjeu du témoignage qui passe par le dialogue, la rencontre,le contact personnel. Ils expriment aussi un besoin de formation et de vie communautaire. Ces participants qui ont fait la rencontre du Christ ont le désir de partager la foi dont ils vivent à d’autres. Ils se sont interrogés sur comment témoigner et dire ce à quoi on croit, y compris dans le champ politique. Il y a vraiment la volonté d’être acteur dans la société. L’amitié, la fraternité, l’idée de construire un dialogue entre pairs sont beaucoup ressortis.
 

Existe-t-il des points communs aux étudiants européens ?

Je sens que c’est une génération globalisée qui vit avec Internet et étudie à l’étranger. Un grand nombre des jeunes a l’expérience des Journées Mondiales de la Jeunesse ou de Taizé. On sent quelque chose d’une conscience et d’une expérience partagées. Les étudiants ont pu vérifier qu’il existe une identité et une unité européennes. A cela s’ajoute la confiance que l’Eglise leur fait en les impliquant dans la mission. Cette génération a été façonnée par son expérience locale en aumônerie étudiante mais aussi par ce que le Pape a pu lui dire. Il existe bien un dynamisme commun. Il est d’ailleurs question de créer un réseau étudiant européen chrétien sur Internet pour partager les expériences de la pastorale universitaire, comme il existe déjà au niveau des aumôniers. Il est d’autant plus important que la mobilité étudiante est forte.
 

Comment la France se situe-t-elle dans la problématique de la Nouvelle Evangélisation ?

Il y a beaucoup de dynamisme en France, avec une pastorale étudiante organisée et qui porte des initiatives. Selon les pays, on met plus ou moins l’accent sur la responsabilisation des étudiants. En France, c’est une priorité. On est aujourd’hui témoin d’une grande ferveur missionnaire chez les étudiants en responsabilité dans les aumôneries. Ils font preuve d’audace et de créativité pour annoncer l’Evangile sur les campus. Ainsi depuis 2 ou 3 ans, les effectifs de la Pastorale étudiante augmente un peu partout en France. Et le rassemblement Ecclesia Campus a incontestablement signifié et déployé ce nouveau souffle.
 

Pourquoi les jeunes ont-ils une place fondamentale dans la Nouvelle Evangélisation ?

– Ils sont dans une période d’orientation et de choix de vie
– Ils vivent encore dans une disposition de cœur particulière
– Ils recherchent ardemment le bonheur
– Ils désirent fermement penser par eux-mêmes
– Ils sont habités d’un optimisme inaltéré

La Nouvelle Evangélisation, c’est comprendre comment apporter le message de la Bonne Nouvelle dans un monde qui en a toujours besoin.

Source : Compte-rendu du groupe francophone

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