Mgr Stenger : « Un partenariat inter Eglises pour la reconstruction en Haïti »

Où en est la reconstruction ?

Les nouvelles qui parviennent d’Haïti tous ces derniers mois ne sont pas très encourageantes. La situation de la population n’a guère évolué. La raison en est surtout un déficit de gouvernance de la part de l’Etat haïtien qui a pour effet une absence quasi totale d’orientations, de stimulation et d’organisation. Des opérations ponctuelles sont mises en œuvre, mais on ne voit pas un pays se relever.
 

Comment l’Eglise locale s’implique-t-elle ?

L’Eglise haïtienne, soutenue par d’autres Eglises, en particulier l’Eglise de France, a décidé de réagir et de se donner les moyens de préparer l’avenir. La rencontre qui a eu lieu à Miami était organisée autour de la Conférence des évêques d’Haïti. Elle avait pour but la mise en place d’un bureau  d’études pour la reconstruction, chargé de coordonner toute l’action de relèvement, menée par les paroisses, les congrégations religieuses, les organisations caritatives selon un plan d’ensemble, avec des techniques de vérification et de mise en œuvre selon les critères internationaux, mais sous la responsabilité de la Conférence des évêques d’Haïti. Il y aura ainsi un interlocuteur unique pour toutes les opérations, aussi bien pour ceux qui les projettent que pour ceux qui les soutiennent.
L’avantage de cette manière de faire est évident. Il y a en effet le risque d’aller dans tous les sens, chacun voulant réaliser et soutenir son projet, avec une grande déperdition de forces, de moyens et d’énergies. De cette façon, l’Eglise d’Haïti avec toutes ses composantes dira d’une seule voix quels sont ses projets d’avenir, et passera à la mise en œuvre. Ce projet porte le nom symbolique de PROCHE (Partenariat pour la Reconstruction de l’Eglise en Haïti). Il est évident que la reconstruction de l’Eglise n’est pas seulement celle des bâtiments, mais de toute l’infrastructure qui permet à l’Eglise d’offrir au peuple son service pastoral. Toute cette entreprise sera pilotée par un Comité Directeur. La Conférence épiscopale d’Haïti a proposé à l’Eglise de France d’avoir un siège dans ce Comité Directeur, ce que le Conseil permanent vient d’accepter.
 

L’Eglise en France est donc partie prenante ?

Ceci engage notre Eglise, toutes ses communautés, toutes ses organisations à travailler à la réussite de ce projet, qui est une chance pour Haïti, et donc de lui apporter un soutien matériel, technique et spirituel. A Paris, nous avons créé, sous l’égide du Service de la Mission Universelle de l’Eglise, un groupe de concertation de toutes les équipes et les organismes impliqués en Haïti. Nous avons commencé par recenser tous les efforts faits par les chrétiens de France à l’appel de ces organismes. Le résultat est impressionnant et donne une belle visibilité à la générosité de l’Eglise de France. Nous communiquerons ensemble en décembre 2010 sur ce qui a été fait et sur ce qui s’annonce, car il faudra rester mobilisé pendant un certain nombre d’années.
Chaque organisation poursuivra ses actions spécifiques, mais pour tous les soutiens à l’action pastorale de l’Eglise d’Haïti passera par cette nouvelle structure pour le plus grand bénéfice de l’avenir de nos frères haïtiens.
 

Stenger Marc - Troyes

Fin septembre 2010, Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes et Membre de la Commission pour la Mission universelle de l’Eglise, était à Miami (Etats-Unis) pour une rencontre qui réunissait 7 conférences épiscopales. Elle a notamment débouché sur la création d’un bureau d’études pour une reconstruction aux normes anti-sismiques et anti-cycloniques.
 

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