Benoît XVI : « Reconnaître la particularité théologique du ministère ordonné »

Benoît XVI a reçu les participants au congrès théologique « Fidélité du Christ, fidélité du prêtre » (11-12 mars 2010). Promu par la Congrégation pour le clergé, il se déroule à l’Université pontificale du Latran.
Le pape Benoît XVI a souligné qu’aujourd’hui « il est important de reconnaître la particularité théologique du ministère ordonné pour ne pas céder à la tentation de le réduire aux catégories culturelles dominantes. Dans un contexte de sécularisation généralisée qui exclut progressivement Dieu de la sphère publique et de la conscience sociale partagée, le prêtre est souvent perçu comme une personne étrangère… C’est pourquoi, il est important de dépasser les dangers du réductionnisme des dernières décennies, qui…ont présenté le prêtre comme un agent social, au risque de trahir le sacerdoce du Christ ».

« De même que l’herméneutique de la continuité est importante pour comprendre correctement les textes du Concile Vatican II, il faut une herméneutique que l’on pourrait appeler « de la continuité sacerdotale » qui, partant de Jésus de Nazareth, Seigneur et Christ, et traversant les deux mille ans d’histoire de la grandeur et de la sainteté, de la culture et de la piété, que le prêtre a écrit dans le monde, arrive jusqu’à aujourd’hui ». Il « est particulièrement important que l’appel à participer à l’unique sacerdoce du Christ dans le ministère ordonné fleurisse dans le charisme de la prophétie: il y a grand besoin de prêtres qui parlent de Dieu au monde et qui présentent Dieu au monde, des hommes qui ne soient pas sujets à des modes culturelles éphémères, mais capables de vivre authentiquement cette liberté que seule la certitude de l’appartenance à Dieu est en mesure de donner… Aujourd’hui, la prophétie prioritaire est celle de la fidélité…qui porte à vivre le sacerdoce en totale adhésion au Christ et à l’Eglise ».
 

Le célibat, expression du don de soi à Dieu et aux autres

Après avoir souligné que le prêtre « doit être attentif à ne pas se laisser attirer par la mentalité dominante qui tend à dissocier la valeur du ministre de sa fonction et non à son existence », le pape a ajouté que « l’appartenance ontologique à Dieu constitue le cadre pour comprendre et réaffirmer encore aujourd’hui, la valeur sacrée du célibat qui est, dans l’Eglise latine, un charisme exigé par l’ordre sacré que les Eglises orientales estiment beaucoup… c’est l’expression du don de soi à Dieu et aux autres. La vocation du prêtre est très grande et est toujours un grand mystère… Nos limites et nos faiblesses doivent nous encourager à vivre et à garder avec une foi profonde ce précieux don par lequel le Christ nous a identifiés à lui, en nous rendant participants de sa mission salvatrice. De fait, la compréhension du sacerdoce ministériel est unie à la foi et exige, chaque fois, avec plus de force, une continuité totale entre la formation au séminaire et la formation permanente ».

Benoît XVI a conclu en disant que « les hommes et les femmes d’aujourd’hui nous demandent simplement d’être des prêtres à cent pour cent et rien de plus. Les fidèles laïcs trouveront chez tant d’autres ce dont ils ont besoin humainement, mais c’est seulement dans le prêtre qu’ils pourront trouver cette Parole de Dieu qui doit toujours être sur ses lèvres: la miséricorde du Père, abondante et gratuite, qui se transmet par le sacrement de la réconciliation, le pain de vie nouveau ».

Source : VIS du 12 mars 2010

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