« Ceux qui ouvrent la voie… » par Mgr André Dupleix

Billet de Mgr André Dupleix, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France, à l’approche des ordinations sacerdotales de juin 2010.

L’année sacerdotale est achevée. Et voici qu’à quelques jours de distance, ces 24 et 29 juin, l’Église célèbre les immenses figures de saint Jean-Baptiste, le précurseur, et des apôtres saint Pierre et saint Paul. Comment ne pas rappeler que cette période fut et demeure encore en bien des lieux, le temps où sont ordonnés de nouveaux prêtres au service du Peuple de Dieu ?

Le diocèse de Paris a voulu marquer particulièrement, cette année, l’ordination de neuf prêtres en organisant à cette occasion une rencontre festive et conviviale où sont attendues plusieurs milliers de personnes. Belle occasion de rappeler ainsi combien, aujourd’hui comme toujours, nous pouvons continuer d’affirmer la joie profonde qu’il peut y avoir à répondre à l’appel du Christ et à devenir, comme prêtres, disciples et témoins de son Évangile.

Être prêtre aujourd’hui, c’est rassembler en un seul choix, responsable et décisif, la mission prophétique du Baptiste et l’engagement résolu et sans réserve des apôtres jusqu’au don ultime de leur vie. C’est ouvrir la voie, avoir une parole libérée par l’Esprit qui souffle où Il veut ; c’est avancer, sans revenir en arrière, avec celles et ceux auxquels est transmise la Bonne Nouvelle de la vie éternelle, de la paix et de l’Amour.

Être prêtre aujourd’hui, à la suite du Christ, c’est moins être rivé à des normes institutionnelles – cependant indispensables à leur mesure – qu’être messager d’espérance, frère d’humanité, guide spirituel des sommets et solidaire des abîmes de l’humanité, vigile des premiers feux de l’aube et clairvoyant face aux menaces subtiles qui pèsent sur l’équilibre de la vie et l’avenir.

Être prêtre aujourd’hui, c’est faire l’expérience de cette intimité indicible avec Jésus, ce lien que nul ne peut mettre en équation et qui fait de chaque don de soi une aventure unique. C’est risquer sa vie par Amour. C’est renoncer d’autant moins à la joie ou au bonheur qu’ils seront révélés et donnés à tant de ceux qui ne les connaissent pas.

En quarante-deux années de ministère – et jusque dans les heures les plus éprouvantes – je n’ai jamais douté de cela. Puissions-nous ne pas être privés de ceux qui ouvrent la voie !…

Bon été à toutes et à tous…