Au camp d’Aïda, Benoît XVI solidaire des Palestiniens
Soulignant la grande importance de l’éducation, il a encouragé les familles à soutenir leurs enfants dans leurs études et dans l’épanouissement de leurs talents, « de sorte qu’à l’avenir ne manque pas le personnel qualifié pour occuper les fonctions dirigeantes dans la Communauté palestinienne… Je sais que beaucoup de vos familles sont divisées, à cause d’emprisonnement de membres ou de la limitation de la liberté de déplacement, et que beaucoup d’entre vous ont connu le deuil. Mon cœur va vers tous ceux qui ont ainsi souffert. Soyez assurés que tous les réfugiés palestiniens à travers le monde, spécialement ceux qui ont perdu leurs maisons et des êtres chers durant le récent conflit à Gaza, sont présents dans mes prières« .
Puis il salué le beau travail réalisé par nombres d’organismes de l’Eglise en faveur des réfugiés ici et dans les autres parties des Territoires palestiniens, telle la Mission pontificale pour la Palestine ou les franciscaines missionnaires du Cœur immaculée de Marie, qui « nous invite à faire mémoire de la figure charismatique de François, ce grand apôtre de la paix et de la réconciliation… Je dis aussi toute ma reconnaissance pour la contribution exceptionnelle que les différents membres de la famille franciscaine apportent aux populations de cette région, se faisant des instruments de paix… Combien les gens de ce camp, de ces territoires, et de la région tout entière attendent la paix! En ces jours, ce long désir prend un relief particulier quand vous vous souvenez des événements de mai 1948 et du conflit non résolu qui s’en suit depuis. L’exode massif de la population arabe locale débuta le 15 mai 1948 dès le retrait de la Grande-Bretagne, fixé par la résolution 181 des Nations-Unies de novembre 1947.
« Vous vivez depuis dans des conditions précaires et difficiles, avec des possibilités limitées de trouver un emploi. Il est compréhensible que vous vous sentiez souvent frustrés. Vos aspirations légitimes à un logement stable, à un Etat palestinien indépendant, demeurent non satisfaites. Au contraire, vous vous trouvez piégés, comme beaucoup d’autres en cette région et à travers le monde sont piégés, dans une spirale de violence, d’attaque et de contre-attaque, de vengeance et de destruction continuelle. Le monde entier espère que cette spirale soit brisée afin que la paix mette fin à ces hostilités continuelles. Ici, en voyant ce mur, nous ressentons le point mort auquel semblent être arrivés Israéliens et Palestiniens« .
« Comme il nous tarde de voir les fruits d’une tâche bien plus difficile, celle de construire la paix! »
« L’aide humanitaire, telle celle qui est fournie à ce camp, a un rôle essentiel à jouer, mais la solution à long terme à un conflit tel que celui-ci ne peut être que politique. Personne n’attend que les Palestiniens et les Israéliens y parviennent seuls. Le soutien de la communauté internationale est vital, et c’est pourquoi, je lance un nouvel appel à toutes les parties concernées pour jouer de leur influence en faveur d’une solution juste et durable, respectant les requêtes légitimes de toutes les parties et reconnaissant leur droit de vivre dans la paix et la dignité, en accord avec la loi internationale. En même temps, toutefois, les efforts diplomatiques ne pourront aboutir heureusement que si les Palestiniens et les Isréliens ont la volonté de rompre avec le cycle des agressions« .
Benoît XVI a conclu en renouvelant son appel à un engagement profond des chrétiens à « cultiver la paix et la non-violence, suivant l’exemple de saint François et des autres grands artisans de paix. La paix doit commencer à la maison, dans la famille, dans le cœur. Je continue de prier pour que toutes les parties du conflit qui se déroule sur ces terres aient le courage et l’imagination nécessaires pour emprunter le difficile mais indispensable chemin de la réconciliation. Puisse la paix fleurir à nouveau sur cette région Puisse Dieu bénir son peuple en lui offrant la paix! ».
Le pape est ensuite rentré à Bethléem s’entretenir avec le Président Mahmoud Abbas.
C’est un des camps accueillant les 1.300.000 réfugiés palestiniens causés par la guerre d’indépendance d’Israël en 1948 et par la guerre israélo-arabe de 1967. Fort de 5.000 personnes, il est un exemple de coexistence entre musulmans et chrétiens. Dans les Territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza vivraient entre 3 et 4 millions de personnes. En outre, selon les Nations-Unies, les réfugiés palestiniens étaient l’an dernier 1.700.000 en Jordanie, 409.000 au Liban et 120.000 en Syrie.