« Benoît XVI aux sources de la foi » par Mgr Bernard Podvin
Car, non seulement le voyage du Saint Père s’est bien déroulé, mais plus encore il est porteur de profonde signification. On n’en mesurera d’ailleurs toute la richesse qu’à la lecture attentive des discours et des prières prononcées par le vicaire du Christ au fil d’un programme dense et émouvant. Evidemment, l’on ne dresse pas un bilan de visite pontificale, comme s’il s’agissait d’un séjour d’affaires ou de négociation d’intérêts. Le Pape transcende toutes catégories d’appartenance. C’est ce qui fut la singularité prophétique de ce périple. Benoît XVI ne se laissa enfermer dans aucune récupération sémantique ou stratégique. L’intention du Pape était de venir « aux sources de la foi ». Il a grandement réconforté les chrétiens d’Orient qui attendaient cette visite avec ferveur. Il leur a dit à quel point leur présence est vitale dans cette région du monde « où a été porté pour la première fois le nom de chrétiens ». Pour Benoît XVI, ces communautés ne sont pas seulement à préserver. Elles ont à partager « à toute l’Eglise universelle la richesse de leur tradition ».
Nous retiendrons comme points essentiels de ce voyage la réaffirmation par Benoît XVI d’un dialogue interreligieux, son rejet sans appel de tout antisémitisme, son profond respect envers le judaïsme et l’islam, son soutien aux réfugiés de la guerre, son désir que le droit du peuple palestinien soit reconnu, sa condamnation du terrorisme d’où qu’il vienne. « En dépit de nos origines, nous avons des racines communes, notre foi en un Dieu unique » a dit Benoît XVI tout en appelant chaque tradition religieuse « à sa responsabilité envers ceux qui souffrent et sont niés dans leurs droits ».Quel bonheur d’avoir vu le Pape célébrer en ces Lieux Saints, dont Paul VI ne manquait pas de dire qu’ils représentent « un véritable cinquième évangile ».
On comprend pourquoi tous les Papes ont tenu successivement à venir en Terre Sainte, quelles que soient les vicissitudes politiques ou la précarité de leur santé. Paul VI, Jean-Paul II, et Benoît XVI ont donné à chacune de leur visite un accent rendu nécessaire par le contexte, et provenant également de chacune de leur personnalité.
Les catholiques de France ont porté dans leur prière cette visite courageuse et réconfortante. Non sans penser au mémorable voyage de Benoît XVI à Paris et à Lourdes en 2008. Non sans songer aussi aux liens très intenses qui existent entre l’Eglise de France et le Moyen Orient. Les étudiants qui se préparent avec enthousiasme au pèlerinage qu’ils accompliront en juillet prochain feront le lien spirituel avec le voyage du Pape. Ces étudiants seront accompagnés par une vingtaine d’évêques français.
Merci à ceux qui parmi les confrères non confessionnels ont restitué le voyage avec vérité.
Avec vous, nous sommes et serons priants et artisans de paix…
Porte-parole de la Conférence des Evêques de France