« Ils ont été touchés par la fraternité de l’accueil donné », interview du père B. de Sinéty

Benoist de Sinety

Après dix jours de marche en Terre Sainte, les 2000 étudiants qui ont participé au pèlerinage initié par les évêques de France sont retournés dans leurs paroisses. Nous avons interviewé à son retour le père Benoît de Sinéty, vicaire épiscopal pour la jeunesse à Paris et organisateur du pèlerinage.

Quels ont été les moments forts de ce pèlerinage ?

Pour les pèlerins, cela a été le temps qu’ils ont passé dans les paroisses en Galilée, où il y a eu des rencontres et des échanges très forts. Ils ont été touchés par la fraternité et l’amitié de l’accueil qui leur a été donné. C’est important pour eux de prendre conscience qu’il y a des chrétiens vivants sur cette terre et la condition de ces chrétiens, comment ils vivent leur foi et l’expriment dans leur rite liturgique.
Les autres moments importants ont été les grandes célébrations où tous les pèlerins étaient réunis.
L’essentiel s’est aussi déroulé dans le groupe, comment il s’est construit pendant ces dix journées, comment chacun a pu se sentir accueilli et apporter sa pierre à une réflexion et au groupe. J’ai été frappé de voir à quelle vitesse le contact s’est noué au sein de chaque bus.

Qu’est-ce que ce pèlerinage marque pour l’Eglise catholique en France ?

J’ai été impressionné en discutant avec les prêtres de voir qu’à la fin du pèlerinage, beaucoup de jeunes leur ont dit leur volonté d’apporter leur contribution dans l’organisation des JMJ de Madrid et ont demandé comment ils pouvaient aider. Pour beaucoup de prêtres, c’est la première fois que des jeunes viennent faire cette demande dans leurs diocèses. Ce pèlerinage impulse de l’enthousiasme. Un rassemblement où 2 000 jeunes approfondissent la parole de Dieu et la découvrent ne peut pas rester sans effet.
Il faudra du temps pour en voir les suites. Il y aura des effets immédiats, et d’autres à plus long terme. En 2009, on croise des personnes qui vous disent qu’ils ont eu leur vocation en 1997 aux JMJ à Paris. Cela peut prendre du temps.

L’Eglise compte-t-elle organiser d’autres pèlerinages en Terre Sainte d’une telle ampleur dans les prochaines années ?

Les évêques, qu’ils aient participé ou non à ce pèlerinage, vont devoir relire tout ça ensemble et décider ensuite. Ce pèlerinage a montré qu’il est possible de se mettre au service des diocèses pour organiser quelque chose dont ils bénéficient sans avoir une organisation trop étouffante. Nous avons essayé d’être discrets. Nous avons tout mis en œuvre pour que les chefs de groupe puissent bâtir leurs pèlerinages selon leurs envies et nous nous sommes mis au service de leur demande. Le centre s’est mis au service du régional. Nous avons eu une reconnaissance très forte du pèlerinage grâce à cette organisation. Les chefs de groupe ne se sont pas sentis dessaisis.
Une quarantaine d’étudiants se sont mis au service du pèlerinage et des groupes, ils étaient les pèlerins-serviteurs, composés des branches aînés des trois mouvements scouts catholiques (Europe, unitaires et France). Nous avons vécu dix jours magnifiques avec eux, en termes de fraternité. Ils étaient au service de l’ensemble, ils assuraient la logistique, l’accueil dans les hôtels, à l’aéroport.