Oui, certainement. De façon inconsciente, on est pétri par une tradition. Mes relations avec les autres sont marquées par la confiance. A priori, je me fais parfois avoir mais peu importe.
Dès les origines de sa démarche éducative et pastorale, au titre de ses convictions spirituelles et de sa référence à Saint François de Sales, Don Bosco a estimé que la Bonne Nouvelle, la relation du Christ était marquée par la proximité et la bienveillance avec chacun. Cette dimension fait partie de la génétique salésienne, si l’on peut dire, comme l’appel à la raison, la capacité de chacun à se mettre ne mouvement, à prendre des responsabilités.
En 150 ans, le regard sur les jeunes n’a pas forcément beaucoup changé. Le message de Don Bosco aurait-il du mal à se faire entendre ?
Ce message reste aujourd’hui minoritaire. Hélas, c’est un clin d’œil plus qu’un courant. Nos sociétés continuent à tenir les jeunes aux marges. La pédagogie salésienne appelle à un changement de nos habitudes. Une société qui n’offre pas de place aux jeunes en les intégrant par le travail, par des responsabilités, par des engagements, se condamne à les voir s’exprimer par la violence et des mesures qui dépassent l’entendement.
A l’intérieur même de l’Église, on pourrait aussi peut-être s’interroger. Certaines initiatives prises sont parfois jugées trop audacieuses par certains adultes. On privilégie les démarches plus classiques où la transmission de la parole de fait de haut en bas, et on accepte moins volontiers que d’autres prennent la parole et fassent entendre leur voix.
Par Stéphane Laforge