« Dans les films, y’a-t-il une parole, un message, une émotion, qui peuvent être une ouverture vers la foi et vers le Christ ? »

« Dans les films, y’a-t-il une parole, un message, une émotion, qui peut être une ouverture vers la foi et vers le Christ ? »

Au milieu de Kaléidoscope, vendredi soir, le président du jury, Stijn Coninx, et l’un de celles et ceux qui vont désigner les gagnants des prix de ce festival, Mgr Jean-Michel Di Falco, se sont rencontrés autour du micro de Radio Accords, radio diocésaine de Poitiers.
Honneur à Stijn Coninx. Pourquoi avoir accepté cette présidence du jury du festival Kaléidoscope ?

Stijn Coninx : D’abord, évidemment, en tant que cinéaste, j’aime le cinéma, même si je n’ai pas une grande expérience des festivals. J’ai fait quelques films où le sujet de la religion était présent, sur un prêtre Deans, sur une histoire vraie, un conflit dans une famille entre catholiques et protestants, intitulé Au delà de la lune, et j’ai réalisé cette année Sœur Sourire, avec Cécile de France. Ce n’est pas parce je voulais traiter ce sujet à chaque fois, mais parce qu’on me l’a demandé, et surtout parce que ces personnages sont des êtres humains intéressants. Et j’ai accepté d’être président du jury Kaléidoscope, car je savais que ces films pouvaient être utilisés pour des échanges avec les jeunes. Et je suis intéressé par toutes les religions et les questions de philosophie et sur la vie.
 

Mgr Di Falco, qu’attendez-vous de ce festival notamment pour l’Eglise catholique en France ?

Mgr Jean-Michel Di Falco : Cette initiative est intéressante dans la mesure où elle prend en compte l’univers dans lequel baignent ceux pour lesquels nous devons ouvrir des chemins de la foi, des chemins vers le Christ, des chemins de la catéchèse. Les jeunes et adolescents vivent dans un univers d’images, c’est un fait, dont nous devons tenir compte. De là, il nous faut voir de quelle manière, à partir de cette culture, nous pouvons annoncer le Christ et sa parole, et en être témoin. Ceux qui ont fait le choix de ce festival et des films présentés visent cela : à partir de ces films, y’a-t-il une parole, un message, une émotion, qui peut être une ouverture vers la foi et vers le Christ ?
 

Est-ce que la catéchèse par le cinéma peut concerner aussi d’autres générations ?

Mgr Jean-Michel Di Falco : C’est certain que les jeunes sont plus familiers de l’image que celles et ceux de ma génération, par exemple, qui ne sont pas nés avec la télévision. Aujourd’hui, l’ensemble de la société est familière de l’image, mais à différents niveaux.
 

« Dans les films, y’a-t-il une parole, un message, une émotion, qui peuvent être une ouverture vers la foi et vers le Christ ? »

Rencontre Mgr Di Falco et Stijn Coninx

Au milieu de Kaléidoscope, vendredi soir, le président du jury, Stijn Coninx, et l’un de celles et ceux qui vont désigner les gagnants des prix de ce festival, Mgr Jean-Michel Di Falco, se sont rencontrés autour du micro de Radio Accords Poitou, radio du diocèse de Poitiers.
Honneur à Stijn Coninx. Pourquoi avoir accepté cette présidence du jury du festival Kaléidoscope ?

Stijn Coninx : D’abord, évidemment, en tant que cinéaste, j’aime le cinéma, même si je n’ai pas une grande expérience des festivals. J’ai fait quelques films où le sujet de la religion était présent, sur un prêtre Deans, sur une histoire vraie, un conflit dans une famille entre catholiques et protestants, intitulé Au delà de la lune, et j’ai réalisé cette année Sœur Sourire, avec Cécile de France. Ce n’est pas parce je voulais traiter ce sujet à chaque fois, mais parce qu’on me l’a demandé, et surtout parce que ces personnages sont des êtres humains intéressants. Et j’ai accepté d’être président du jury Kaléidoscope, car je savais que ces films pouvaient être utilisés pour des échanges avec les jeunes. Et je suis intéressé par toutes les religions et les questions de philosophie et sur la vie.
 

Mgr Di Falco, qu’attendez-vous de ce festival notamment pour l’Eglise catholique en France ?

Mgr Jean-Michel Di Falco : Cette initiative est intéressante dans la mesure où elle prend en compte l’univers dans lequel baignent ceux pour lesquels nous devons ouvrir des chemins de la foi, des chemins vers le Christ, des chemins de la catéchèse. Les jeunes et adolescents vivent dans un univers d’images, c’est un fait, dont nous devons tenir compte. De là, il nous faut voir de quelle manière, à partir de cette culture, nous pouvons annoncer le Christ et sa parole, et en être témoin. Ceux qui ont fait le choix de ce festival et des films présentés visent cela : à partir de ces films, y’a-t-il une parole, un message, une émotion, qui peuvent être une ouverture vers la foi et vers le Christ ?
 

Est-ce que la catéchèse par le cinéma peut concerner aussi d’autres générations ?

Mgr Jean-Michel Di Falco : C’est certain que les jeunes sont plus familiers de l’image que celles et ceux de ma génération, par exemple, qui ne sont pas nés avec la télévision. Aujourd’hui, l’ensemble de la société est familière de l’image, mais à différents niveaux.
 
Quelle expérience le cinéma peut apporter à la transmission de la foi chrétienne ?

 Stijn Coninx : Il a la mission particulière d’être un miroir par lequel il est possible de raconter des histoires, de passer des messages, ou des signaux de temps en temps, pour ensuite avoir un débat plus direct dans la vie, communiquer sur tous les thèmes qui existent dans les films. Le cinéma peut ainsi encourager à un dialogue avec l’Eglise, une institution constructive dans la société. Et il y en a peu de ce type d’institutions dans la société.

Mgr Jean-Michel Di Falco : Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Ce sont les prêtres qui ont sans doute le plus largement contribué à l’implantation du cinéma en France. Les salles, c’était « le cinéma du curé ». Ce n’est pas nouveau. Ce qui pourrait être nouveau, avec quelques nuances, c’est la manière dont le cinéma peut devenir un instrument pour ouvrir des chemins vers la foi. Encore que la relation entre l’Eglise et le cinéma existe depuis les débuts du 7e art : on le voit avec les archives du Vatican, et les images du pape Léon XIII.
 

A votre avis, cette rencontre entre professionnels du cinéma, chercheurs de sens, et l’Eglise, est-elle fructueuse ?

Mgr Jean-Michel Di Falco :
La rencontre l’est nécessairement. Si elle contribue à détruire un certain nombre d’images négatives, que l’on attribue à l’Eglise. Combien de fois, quand j’arrivais au festival de Cannes pour le prix œcuménique, j’entendais dire : « Voilà la censure ! ». Si de la rencontre entre l’Eglise, acteurs et réalisateurs, nait un dialogue, cela permet de montrer que l’Eglise n’est pas l’ennemi du cinéma. Elle est même l’amie du cinéma.

Stijn Coninx : Absolument, il y a une réalité de la vie. Que l’on soit dans l’Eglise ou au cinéma, on est tous dans la même réalité. Et là il y a cette communication. On voit beaucoup d’ouverture dans l’Eglise, ici mais aussi en Belgique, et je ne vois pas de censure.