Cet été, tout en gardant ses petits-enfants, Claude Beltrame, délégué diocésain à la solidarité à Agen, a synthétisé des documents sur la charité et les a envoyés aux prêtres du diocèse.
Son but : « maintenir en éveil » les paroisses sur l’importance de Diaconia 2013. Né dans une famille de métayers qui devait donner au propriétaire la moitié des couvées et des récoltes, Claude a acquis tôt « la notion de l’injustice et de l’exploitation ». En marge de sa carrière à la SNCF, il s’est « laissé conduire » lorsqu’on l’a appelé à des responsabilités en action catholique, au CCFD-Terre Solidaire et au Secours Catholique. Mais « quel pourcentage du peuple de Dieu représentent ces organismes ? » C’est toute l’Eglise qui doit « montrer qu’elle est engagée au service de l’Homme en donnant à voir la tendresse de Dieu, par des actes qui rendent la parole crédible ».
 

A Pontoise, sur le thème du service du frère, 23 témoignages de merveilles ou de fragilités dont des diacres permanents et leurs épouses ont été soit témoins soit acteurs, ont été recueillis. Relais de la démarche Diaconia 2013 auprès du Comité national du Diaconat ainsi qu’auprès des forces vives de son diocèse, dont il est le délégué épiscopal à la diaconie et à la solidarité, Gilbert Lagouanelle a été le directeur de l’Action institutionnelle du Secours Catholique. Aujourd’hui, il vit cette solidarité « autrement » à Cormeilles (Val d’Oise), à l’échelle des quartiers. « C’est une chance d’être réinterpellé sur notre ministère. Parole, sacrements, liturgie et service se rejoignent. Peut-être a-t-on trop délégué la charité à des spécialistes. Il faut des institutions mais tout chrétien doit la porter en étant ouvert, attentif, créateur de liens ».
 

Après 17 ans en Afrique passés à « répondre à des besoins qui étaient grands », Sœur Germaine, 72 ans, Sœur des Campagnes à Lombreuil (Loiret), s’est investie dans un groupe de l’ACAT, auprès des Gens du voyage et, trois jours par semaine, à la cuisine de sa communauté. « Notre premier témoignage de religieuse, c’est notre vie ensemble. Mais nous voulons étendre cette charité fraternelle autour de nous ». Cela passe par l’accueil (via l’hôtellerie attenante, qui sert pour une part au diocèse), le partage (parfois des produits du jardin), l’écoute des voisins, les services mutuels, la prière…. En septembre, les 8 Sœurs du prieuré ont étudié les notes théologiques de Diaconia 2013 en lien avec leurs expériences de vie. Elles suivront la démarche de près mais veulent surtout vivre le service « au quotidien et en proximité ».
 

Délégué national au développement et diversité des Scouts et Guides de France, Emmanuel Gosse soutient, en interne, la dynamique autour de la démarche de Diaconia 2013 pour laquelle il est membre de la commussion « Outils ». Mais « on se tromperait si on ne se contentait que de recenser les fragilités et d’aider car si la solidarité a du bon, l’important c’est de viser la fraternité ». Pour lui, « le service du frère rentre dans le vivre ensemble » déjà porté par le Mouvement afin de former « des citoyens heureux, utiles et artisans de paix » : faire la vaisselle pour le groupe, mener un projet à l’étranger en s’apercevant « qu’on reçoit plus qu’on apporte », travailler à ce que des unités intègrent des porteurs de handicaps, créer dans des quartiers des liens avec des jeunes d’autres réseaux, etc.