139ème Pèlerinage National : la prière et le service du frère

Un « laboratoire » (au sens de « lieu où va s’expérimenter la manière dont les plus démunis peuvent prendre leur place dans un grand groupe »). Ce sont les mots de Gilles Rebêche, diacre responsable de la Diaconie du Var et membre de l’équipe nationale de Diaconia 2013, pour qualifier ce qui va se vivre pour la première fois à Lourdes à cette échelle : la présence au cœur du Pèlerinage National de 1200 personnes issues de groupes de fraternité avec les plus démunis, dont 200 enfants et jeunes. « C’est un très grand pari, une vraie aventure », confirme Anne Guibert, responsable de l’organisation. A moins d’un an du temps fort national de Diaconia 2013, ce sera moins une répétition générale du rassemblement de l’Ascension que la prise en compte de la parole et de la sensibilité des plus pauvres dans un temps d’Église, en l’occurrence très familial et intergénérationnel.
 

Depuis les 50 ans de la Cité St -ierre en 2005, les divers groupes (Sappel à Lyon, Chrétiens Quart Monde à Toulouse, Reims et Rennes, Magdala à Lille…) qui partagent un chemin de foi avec et à partir de personnes vivant l’exclusion, ont pris l’habitude de fortifier leurs liens autour des figures de Laurent (diacre martyr pour avoir proclamé à l’empereur que « les pauvres étaient les seuls trésors de l’Eglise ») et de Ste Bernadette à laquelle les plus pauvres s’identifient. Le Réseau Saint Laurent se rassemble depuis 2008 tous les deux ans à Lourdes le 10 août, jour de la Saint Laurent. En perspective de Diaconia 2013, son réseau d’amis a été activé. Des rencontres ont notamment eu lieu avec les organisateurs du « Pélé Mosaïque » qui, au sein du Pèlerinage National, accompagne des personnes en fragilité sociale et blessés par la vie, grâce à des dons et à la participation d’associations partenaires.

Au final, « avec la volonté que personne ne perde son identité », Lourdes accueillera cette année pour l’Assomption le Festival St Laurent avec ses chapiteaux du Village de la Rencontre. Près de 80 animations (café théologique, chemin de Croix, chorale, construction de chapelets, atelier clown, conte en langue des signes…) y seront proposées, les groupes apportant leurs talents de foi et leur disponibilité pour des services (repas, ménage, bar sans alcool…). « Il a fallu s’apprivoiser et nous avons eu finalement peu de temps pour le faire mais la bienveillance et la bonne volonté ont animé le groupe de travail préparatoire et les commissions spécifiques. Sur place il faudra se laisser bousculer par ce qu’on va voir et entendre », déclare Anne Guibert. « Nous sommes invités et nous nous ajustons à l’animation. On trouve la route en marchant », commente Gilles Rebêche.