La menace peut devenir promesse
Lors de son intervention devant les évêques et leurs accompagnateurs, Elena Lasida, économiste et chargée de mission « Église et Écologie » à la Conférence des évêques de France, a insisté sur l’espérance que peut provoquer la conversion écologique.
Revenant sur les interventions des six témoins sur leur expérience de conversion écologique, Elena Lasida a relevé qu’au delà du constat d’une situation catastrophique, l’espérance était bien présente.
« Le souci écologique n’est pas qu’une série de contraintes que l’on s’impose. C’est une source de joie, car elle permet de créer, d’inventer du nouveau » explique l’économiste. Du nouveau dont on ne connaît pas parfaitement la forme ni l’issue, mais qui nous fait expérimenter, initier des « processus » (pour reprendre une expression du Pape François). « On invente de nouvelles manières de vivre ensemble qui sont sources de joie, de vie ».
C’est pourquoi elle invite à cette conversion radicale, profonde, qui nous met en communion avec la nature, par une reconnaissance de la présence de Dieu dans la Création, sans sacraliser la nature, mais sans l’instrumentaliser non plus.
Gratuité, communion, créativité
Citant le pape François dans son encyclique Laudato Si’, elle insiste sur trois éléments fondamentaux de la conversion écologique : reconnaître la gratuité (la nature ne nous appartient pas, nous devons la reconnaître comme un cadeau de Dieu, qui a une valeur en soi) ; la communion entre les êtres vivants, la diversité et l’interdépendance entre les espèces ; enfin la créativité et l’enthousiasme que provoque cette conversion.
« Nous sommes appelés à retrouver notre vocation de créateurs, c’est-à-dire non pas de fabricants, mais de créateurs d’un espace pour que la vie nouvelle puisse émerger » insiste-t-elle. Une expérience spirituelle, qui nous rend vivants.
Fabien Revol : pour une écologie du sens et de la Révélation
Le théologien et philosophe a invité, s’appuyant sur l’encyclique du Pape François, à mieux intégrer le sens de la Bonne Nouvelle de la création dans notre façon de vivre la foi chrétienne. « Nous devons retrouver le sens des valeurs propres et intrinsèques des créatures. Elles ne sont pas faites au service de l’être humain. Elles ont une dignité propre». Il a évoqué la notion de « péché écologique » lorsque nous maltraitons la Création.
L’enjeu, à travers cette crise, est de revenir aux sources de notre foi.
Violaine Ricour-Dumas