Rencontre européenne de Taizé à Bâle

Cette étape sera la première à se tenir dans trois pays à la fois, la Suisse, l’Allemagne et la France. Quel beau symbole qui manifeste, tout d’abord, l’engagement indéfectible de frère Roger pour la réconciliation et l’unité de l’Europe. Cet engagement est d’autant plus essentiel quand, aujourd’hui, des peuples qui en font partie doutent d’elle et sont tentés par le repli nationaliste. La ville de Bâle est également un beau symbole parce qu’il nous rappelle l’horizon de la vocation de la communauté de Taizé : prier et agir pour l’unité de l’Église et manifester l’actualité de la Parole de Dieu. La ville de Bâle n’a t-elle pas accueilli un Concile œcuménique de l’Église Catholique en 1431, tout en étant quelques décennies plus tard un centre de la Réforme protestante ? Et, alors que le philosophe Nietzsche y proclamait « la mort de Dieu », c’est de Bâle que partirent de nombreux missionnaires de l’Évangile pour d’autres continents.

Plus que jamais, cette étape du pèlerinage de confiance sera donc une communion de jeunes de tous les horizons de l’Europe, de diverses confessions chrétiennes, rassemblés par un même attachement au Dieu de Jésus-Christ, heureux ensemble de partager sa Parole et d’y puiser un nouvel élan missionnaire. L’enjeu est de taille ! J’aime citer cette adresse du saint pape Jean-Paul II aux jeunes, en 1978, lors de son élection : « Vous êtes l’avenir du monde et l’espérance de l’Église ». Un tel rassemblement témoigne en effet du désir des jeunes chrétiens de bâtir dès aujourd’hui, et contre toutes les peurs et les tentations de repli, un monde plus fraternel où se donne à voir la Bonne Nouvelle de l’Évangile. A Bâle, les jeunes fréquenteront le Christ présent dans le cœur à cœur de la prière, dans les échanges et les différents ateliers proposés. Ainsi, ils feront l’expérience de l’Église, elle deviendra leur affaire… Et nous pouvons espérer que naisse en eux le désir de travailler à son unité et de la servir.

Aussi, c’est avec beaucoup de joie que je m’apprête à participer à cette nouvelle étape du pèlerinage de confiance. Avec joie… Mais également avec beaucoup de curiosité : Ces journées européennes de Taizé s’inscrivent dans la préparation du synode des jeunes. J’aurai à me mettre à l’écoute de cette génération et je ne doute pas que les échanges me feront découvrir ses dynamismes, ses passions et ses questions.

+ Laurent PERCEROU

Évêque de Moulins

Président du Conseil pour la pastorale

des enfants, des jeunes et des vocations