Le changement climatique exige une réponse éthique

Un arbre

 

Les experts de la COMECE ont présenté leur rapport mercredi 29 octobre à Bruxelles. Si les politiques sont invités à ancrer les mesures de lutte contre le changement climatique dans une réflexion éthique, l’Eglise et les chrétiens doivent montrer l’exemple en adoptant un style de vie basé sur la modération.

 

« Le problème écologique est avant tout un problème d’éthos public, difficile à résoudre sans contester certains modes d’organisation de la société, sans remettre en question nos manières de vivre ensemble et le système de valeurs de la société civile » explicite le rapport commandé par la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté Européenne) au groupe d’experts, présidé par l’ancien Commissaire européen, le Professeur Franz Fischler.

Les experts rappellent que les principes de la doctrine sociale de l’Eglise – justice globale, amour du prochain, subsidiarité, solidarité, responsabilité pour le bien commun – peuvent permettre d’évaluer les politiques de lutte contre le changement climatique.

Charité bien ordonnée commence par soi-même ? Le rapport fait aussi des propositions concrètes : « La ratification par le Saint-Siège de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto serait un signal important pour tous les chrétiens et pour le monde ». Ils estiment qu’une encyclique consacrée aux questions environnementales et qui « rende compte des bonnes pratiques des églises en tant qu’exemple pour les autres » serait profitable. « L’Église doit aussi montrer la voie en investissant dans des projets éthiques et durables et en développant pour ses activités économiques des concepts de responsabilité sociale de l’entreprise » recommande-t-on.

Vers un style de vie chrétien ?

Chaque chrétien est donc invité à reconsidérer son style de vie. « Un changement important des styles de vie devient possible si la «modération» est acceptée comme une vertu centrale. Promouvoir le concept de modération ne poursuit pas l’objectif de diminuer la qualité de vie mais plutôt de soutenir une plus grande qualité de vie et un motif plus grand de se réjouir. Il ne s’agit pas de renoncer au désir de biens matériels mais de discerner et de mieux distinguer l’essentiel du superflu » estiment les auteurs.

 

Benoît XVI, un pape « vert »

Depuis le début de son pontificat, Benoît XVI s’est régulièrement exprimé sur les questions environnementales. En exergue de son rapport, le groupe d’experts cite d’ailleurs les mots du pape, prononcés lors de sa rencontre avec des prêtres et des diacres à Brixen, en Italie (6 août 2008).

«En effet, il ne s’agit pas seulement de trouver des techniques qui préviennent les dommages, même s’il est important de trouver des énergies alternatives, entre autres. Mais tout cela ne sera pas suffisant si nous-mêmes ne trouvons pas un nouveau style de vie, une discipline faite également de renoncements, une discipline de la reconnaissance des autres, auxquels la Création appartient autant qu’à nous qui pouvons en disposer plus facilement; une discipline de la responsabilité à l’égard de l’avenir des autres et de notre propre avenir, parce que c’est une responsabilité devant Celui qui est notre Juge et en tant que Juge est Rédempteur, mais aussi véritablement notre Juge.»

 

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