Défendre le dimanche : une chance pour demain

 

Les représentants des prêtres d’Alsace ont signé une déclaration sur la place du dimanche. Ils étaient réunis hier en Conseil du presbyterium avec Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, Mgr Christian Kratz et Mgr Vincent Jordy, les deux évêques auxiliaires du diocèse.

 

DÉCLARATION DU CONSEIL DU PRESBYTERIUM

DÉFENDRE LE DIMANCHE : UNE CHANCE POUR DEMAIN
Réunis ce jour en Conseil du presbyterium avec Mgr Grallet, Mgr Kratz et Mgr Jordy, les représentants des prêtres d’Alsace souhaitent exprimer quelques convictions fortes qui les habitent sur le DIMANCHE.

1. Il semble paradoxal que différents projets visent à encourager l’ouverture des magasins et le développement du travail du dimanche, alors même que la crise financière nous a conduits à remettre en cause un système dans lequel le profit s’érige en valeur fondamentale. L’économie est au service de l’homme et non pas l’homme au service de l’économie.

2. Nous entendons bien les arguments développés mais nous doutons aussi bien de la réalité du bénéfice économique escompté que de la liberté des personnes sollicitées : les achats vont probablement se reporter d’un jour sur l’autre et les employés pourront difficilement s’opposer à la volonté de leur entreprise.

3. Plus fondamentalement, nous sommes persuadés qu’un gain économique très aléatoire aurait un coût social lourd et irréparable :
– Le dimanche est un temps important pour toutes les familles, invitées à se retrouver, alors qu’elles sont souvent fragilisées ;
– Le dimanche est le moment privilégié d’organisation des rencontres culturelles et sportives, source de lien social ;
– Même si les courses constituent une activité indispensable, on peut espérer de notre société qu’elle propose d’autres lieux à visiter le dimanche que les allées des magasins et des supermarchés.

4. L’Église a connu dans son histoire et connaît encore des lieux où le dimanche n’est pas un jour férié. Cela n’a jamais empêché les Chrétiens de se rassembler, tôt le matin ou tard le soir, pour célébrer leur foi. Mais nous expérimentons aussi la valeur du rassemblement de la communauté chrétienne d’un village ou d’un quartier, au cœur d’une journée de repos et de détente. Une communauté, comme une famille, souffre quand certains de ses membres sont empêchés de la rejoindre.

5. En disant cela, nous sommes convaincus que nous ne luttons pas d’abord pour défendre un acquis culturel, social et religieux, mais pour donner une chance à la société de demain. Le message de la Bible garde toute sa valeur : le travail cesse d’ennoblir l’homme au moment où il commence à l’asservir. L’alternance du travail et du repos est tout aussi indispensable à la société en général qu’à chacun de ses membres en particulier.

Les représentants des prêtres d’Alsace, avec leurs évêques
Strasbourg, le 18 novembre 2008

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