Un foyer pour discerner sa vocation

Jeunes du Foyer Jean-Paul II Sainte-Anne d'Auray

Des diocèses ont mis en place des maisons de vie pour les adolescents qui portent le projet d’une vocation. Ces foyers de vie communautaire leur donnent l’opportunité de vivre au quotidien la grâce de leur baptême, et de discerner cet appel. Zoom sur un phénomène émergent, à l’approche de la Journée mondiale de prière pour les vocations, le 3 mai 2009.

Elles s’appellent foyer Jean-Paul II (photo) ou maison Saint-Etienne. Ces structures récentes -elles ont à peine quelques années d’existence- répondent à la demande, au besoin et au désir d’adolescents de vivre en chrétien. Ces établissements diocésains portent notamment le souci de la question de la vocation de ces garçons. « De la part de ceux qui sont appelés, il faut une écoute attentive et un discernement prudent, une prompte et généreuse adhésion au projet divin, un sérieux approfondissement de ce qui est le propre de la vocation sacerdotale et religieuse afin d’y correspondre de façon responsable et convaincue…« , a récemment rappelé Benoît XVI dans son message pour la 46ème Journée mondiale de prière pour les vocations. Les communautés de vie créées par les diocèses de Meaux et de Vannes s’inscrivent dans cette dynamique de « discernement » et d' »approfondissement« .

Ces maisons, rattachées au service des vocations de leur diocèse, accueillent entre leurs murs des adolescents, collégiens et lycéens, qui « ont ressenti un appel du Seigneur« , explique le P. Christophe Guégan, directeur du foyer Jean-Paul II à Sainte-Anne d’Auray où réside une vingtaine de jeunes. « Aujourd’hui, pour diverses raisons, ces jeunes peuvent avoir des difficultés à en parler. Certains n’ont pas la chance de vivre une vie de foi chez eux. Nous prenons le temps d’écouter l’appel ressenti par ceux-ci et de voir comment il évolue, ajoute le P. Pascal Borniche, directeur de la maison Saint-Etienne, inaugurée cette année à Meaux. Le but n’est pas d’en faire des prêtres mais de prendre leurs questions au sérieux sans les enfermer dans leur choix. »
 

Une vie spirituelle quotidienne

Les jeunes vivent en communauté avec une famille. « Cette présence est importante car elle témoigne de l’épanouissement et de la possibilité d’une vie de foi en famille« , estime le P. Guégan. Leur quotidien ressemble à celui de tout adolescent en internat : scolarité classique suivie dans un établissement privé catholique proche de leur lieu de vie, temps d’études, activités sportives, culturelles…. La différence réside dans la proposition spirituelle qui leur est offerte. Les jeunes vivent en baptisés. Messe et Complies chaque jour ; adoration eucharistique hebdomadaire. « Cette vie de prière, cette relation à Jésus constituent une expérience fondatrice, remarque le P. Christophe Guégan. Partager ces temps avec d’autres garçons de leur âge les rassure et leur permet d’affirmer leur foi. Ils sont heureux de vivre en chrétien. » Par ailleurs, les adolescents sont tous accompagnés par un père spirituel, un prêtre diocésain, qui les aide dans leur vie de prière et leur permet d’avancer dans leur réflexion.

Joseph termine sa troisième année au sein du foyer Jean-Paul II. Actuellement en première littéraire, le jeune homme à la vocation très affirmée -« c’est Dieu qui décidera de la suite à y donner« – ne cache pas sa joie de vivre dans cette maison. « Le foyer m’a beaucoup apporté, estime-t-il. Il m’a permis de partager ma foi avec d’autres garçons de mon âge et de me confronter à d’autres réflexions sur la vocation que la mienne. On grandit ensemble.« 
 

Combien sont-ils ? 4 jeunes à la Maison Saint-Etienne (Meaux), 8 au Foyer Marcel Van (Ars), 13 au Foyer Saint Jean Baptiste (Cotignac) et 20 au Foyer Jean-Paul II (Sainte-Anne d’Auray), en provenance de plusieurs régions différentes.
Que sont-ils devenus ? Après le Foyer Jean-Paul II, 1 jeune est entré en propédeutique (année de discernement qui peut aboutir à l’entrée au séminaire), 1 autre est parti comme bénévole avec Points-Cœurs au Brésil.

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