Bioéthique : le diocèse de Nanterre se mobilise

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Depuis la publication le 5 février 2009 par les évêques de France du livre « Bioéthique, propos pour un dialogue », les diocésains de Nanterre ont été invités à se l’approprier et à s’informer sur les enjeux de la révision de la loi relative à la bioéthique.
Cinq conférences publiques ont ainsi été données entre le 12 mars et le 2 juin. Une table Ronde autour du thème « Bioéthique, des témoins à la lumière de l’Evangile » a été organisée le 30 avril. Une conférence spécifiquement destinée aux personnels de santé se tiendra le 7 juin.

La mobilisation du diocèse de Nanterre sur ces questions est cependant antérieure au lancement par le gouvernement des Etats Généraux de la Bioéthique : le 13 décembre 2007, Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, créait un Pôle diocésain de réflexion éthique rassemblant entre autres personnes, un prêtre, des médecins, juristes, philosophes ainsi que les deux délégués diocésains des Pastorales de la Santé et de la Famille.

C’est donc à ce Pôle que Mgr Nicolas Brouwet, évêque auxiliaire de Nanterre, a confié l’organisation de ces conférences. Elles furent animées par le Dr Françoise Niessen, médecin et enseignante en théologie morale et en bioéthique, et par le Dr Gérard Bleichner, réanimateur et responsable du Pôle éthique.
 

Que les catholiques fassent entendre leur voix

Ouvertes à tous, les conférences ont attiré près de 200 personnes chacune.
Si cette fréquentation témoignait de l’intérêt des catholiques pour le sujet de la bioéthique, le Dr Bleichner souligne la difficulté des participants à comprendre les mécanismes de révision des lois : « Leur participation sur le site internet des Etats Généraux, qui leur permet de partager avis et suggestions en prévision de la révision des lois, était de ce fait limitée ».
A travers une conférence appuyée par un diaporama, l’objectif était bien de leur faire prendre conscience des enjeux bioéthiques en leur donnant des clés de compréhension pour les inciter à faire entendre leur voix », souligne le Dr Niessen. Celle-ci s’est ainsi réjouie que certaines personnes aient ensuite manifesté leur désir de participer concrètement au débat.

La plupart des questions posées à l’issue des conférences concernaient les débuts de vie, thème principal abordé par le Dr Niessen, ainsi que celui du prélèvement et du don d’organe. Cette dernière question sera d’ailleurs également abordée par le Dr Bleichner lors de la rencontre avec les personnels de santé, car si « beaucoup de personnes sont favorables au don d’organe, comme l’est l’Eglise elle-même », il convient de proposer une « réflexion sur les modalités de ce don ».

D’autres participants attendaient de ces conférences qu’elles les aident à effectuer un discernement sur une situation personnelle. « Si l’Eglise peut donner des repères moraux et éclairer une décision, elle n’a pas vocation à se substituer au choix personnel opéré en conscience », souligne le docteur Niessen.

Les personnes confrontées à une situation difficile sont ainsi invitées à échanger en confiance avec les prêtres de leur paroisse, dont la compétence est réelle. « Aujourd’hui, tous les séminaires dispensent une très solide formation en bioéthique et en morale fondamentale. », rappelle le Dr Françoise Niessen qui enseigne ces matières au séminaire d’Issy-les-Moulineaux.
 

Poursuivre la réflexion

Le succès des propositions faites par le diocèse de Nanterre montre qu’il existe une véritable attente de la part des communautés catholiques sur ces sujets.
D’où le projet de poursuivre la réflexion sur les enjeux bioéthiques. « Il faut profiter de l’élan suscité par la révision des lois de bioéthique pour continuer et élargir le public aux jeunes, aux aumôneries des hôpitaux par exemple. Tout en reconnaissant nos limites dans ce domaine : comme l’écrit Benoit XVI, il nous faut accepter que « le règne du bien définitivement consolidé n’existera jamais en ce monde » (Spe Salvi 24).
 

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