Trois jours pour répondre à la misère

Ils arriveront de Paris, Lyon, Nantes et Dax. Tous convergeront vers le Berceau de Saint-Vincent de Paul dans les Landes, lieu de naissance du saint qui a donné son nom à la Société Saint-Vincent de Paul, mouvement d’apostolat charitable et d’action sociale, pour plancher du 20 au 23 août sur le thème « la misère, c’est ton affaire ». Trois jours pour rencontrer des témoins qui travaillent auprès des plus pauvres, mais aussi pour partager des temps de prière, d’échange et de détente.
« Le thème de la misère fait écho à la crise économique que traverse notre époque. Nous voyons les conséquences de cette crise depuis plusieurs mois dans nos accueils et nous voulons sensibiliser les jeunes à cette thématique afin qu’ils puissent être plus opérationnels sur le terrain pour aider les personnes touchées par la misère » explique Pierre Villelongue, le responsable communication de la Société Saint-Vincent de Paul.

L’université d’été qu’organise la Société Saint-Vincent de Paul a pour objectif de former les jeunes et d’en attirer. « Nous misons sur la formation de la jeunesse, car elle représente l’avenir. Nous souhaitons pouvoir répondre aux problématiques des plus pauvres, en y apportant une réponse chrétienne pour avancer et tenter de bâtir quelque chose ».

Une réponse chrétienne aux problèmes des pauvres

Pendant trois jours, les 70 participants attendus à cette université d’été assisteront à des conférences et des témoignages d’intervenants spécialisés dans l’action caritative en France, travailleurs sociaux, prêtres, bénévoles au contact des populations les plus pauvres. Ils écouteront les témoignages du père Henry Quinson, ancien trader et aujourd’hui prêtre dans les anciens quartiers nord de Marseille ; du père Gilles Danroc, O.p, responsable de la commission provinciale Justice et Paix qui proposera une réflexion théologique sur la misère, et Charles Mercier, professeur d’histoire et de géographie, qui présentera l’engagement du Bienheureux Frédéric Ozanam dans la lutte contre la misère. Des Lazaristes de Colombie viendront également échanger leur expérience avec l’assemblée ainsi que Franck Renaudin, fondateur et directeur de l’association Entrepreneurs du Monde, spécialisée dans les micro-crédits. « Nous souhaitons ouvrir au maximum les yeux de nos participants sur la misère en 2009 », souligne Pierre Villelongue.

Le pauvre se fait évangélisateur

Une demi-journée sera particulièrement consacrée à la manière dont Frédéric Ozanam et Saint-Vincent de Paul ont été touchés par la situation de misère de leurs époques et comment ils y ont réagi. Cette question sera à mettre en perspective avec la situation actuelle, à savoir comment la misère nous interpelle et nous permet d’avancer. La personnalité de Frédéric Ozanam éclairera cette thématique. L’idée est de comprendre comment cet homme, au milieu du 19e siècle, a été touché par la situation des plus pauvres à Paris et comment il en a été converti. « Lui qui était issu d’un milieu bourgeois et souhaitait évangéliser son époque a totalement changé sa vision de la mission dès qu’il est entré en contact avec des gens miséreux », rappelle Pierre Villelongue. « C’est très intéressant de voir comment le pauvre nous évangélise et non l’inverse. Nous souhaitons mettre l’accent sur le pauvre comme notre propre missionnaire, notre évangélisateur. Cela s’inscrit parfaitement dans la spiritualité de Saint-Vincent de Paul, lui qui était très marqué par cette relation aux plus démunis et aux plus pauvres ».

L’Eucharistie sera célébrée quotidiennement, des temps de prière et d’adoration du Saint-Sacrement s’y ajouteront. Chaque intervenant sera introduit par la parole de Dieu par le père Jérôme Delsinne, lazariste et conseiller spirituel de la Société Saint-Vincent de Paul. Des temps de détente seront également au programme, avec un rallye sur la route du sanctuaire de Buglose et un défi sportif, à relever en équipes.
 

La Société Saint-Vincent de Paul représente 17 000 bénévoles, présents dans tous les diocèses de France à travers 1 000 Conférences (ndlr : équipes de base). Créé en 1833 par Frédéric Ozanam, la Société Saint-Vincent de Paul est présente dans tous les pays, et est une des plus grandes ONG avec 800 000 bénévoles.

Son fondateur, Frédéric Ozanam, historien et professeur d’histoire, voulait soutenir les jeunes chrétiens à la Sorbonne très touchés par les idées nouvelles de la Révolution et de la République. Sa rencontre avec Sœur Rosalie Rendu, des Filles de la charité, fut décisive. Elle lui a montré la situation des plus pauvres et lui enseigna que l’on ne pouvait évangéliser qu’en partant des pauvres. C’est à partir de là qu’il créât la Société Saint-Vincent de Paul afin de structurer la foi des jeunes catholiques de Paris et d’aider à soutenir les plus démunis.

La Société Saint-Vincent de Paul poursuit aujourd’hui ces deux axes d’action sociale et de charité de proximité dans une démarche de foi. Elle organise ainsi pour ses membres des temps de prière, de formation, de récollection et de pèlerinage afin d’être des chrétiens debout heureux de marcher à la suite de Saint-Vincent de Paul.

 

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