« Je rends grâce au Seigneur pour ce qu’il m’a été donné de vivre », interview de Mgr Soubrier

Mgr Georges Soubrier

Le 27 septembre 2009, une Messe d’action de grâce et d’au revoir à Monseigneur Georges Soubrier sera célébrée en la cathédrale Saint Pierre et Saint Paul de Nantes, diocèse où il a exercé la charge épiscopale pendant treize ans.
Ordonné prêtre le 29 juin 1960, en la cathédrale de Rodez, il a été nommé évêque auxiliaire de Paris en juin 1988 et ordonné évêque le 14 octobre.
Admis dans la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice en 1961, il a été professeur de philosophie au séminaire interdiocésain de la région Midi-Pyrénées de 1963 à 1966, aumônier départemental des équipes enseignantes dans le Tarn de 1964 à 1969, supérieur du séminaire de premier cycle de la région Midi-Pyrénées de 1966 à 1972, supérieur du deuxième cycle du séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux de 1972 à 1983, puis supérieur du séminaire des Carmes (séminaire de l’Institut Catholique de Paris) de 1983 à 1988. Evêque auxiliaire de Paris pendant huit ans (1988-1996), il a été nommé évêque de Nantes le 10 octobre 1996.
Parvenu à l’âge de 75 ans, il a remis sa démission au Pape Benoît XVI.

Monseigneur Soubrier a accepté de répondre à quelques questions avant son départ du Diocèse de Nantes.

Quel message avez-vous envie de donner à tous les diocésains de Nantes ?
Celui que j’ai exprimé dans la Lettre pastorale du 4 janvier 2004 : « Quel que soit le point déjà atteint, marchons toujours dans la même direction » (Ph 3, 16). Le travail que j’ai pu accomplir au cours de ces treize années, grâce à celui qu’avaient réalisé mes prédécesseurs, m’a rendu très attentif aux réalités humaines d’un département particulièrement dynamique. Que le Peuple de Dieu au milieu des hommes aille sans cesse aux sources de la foi et se laisse conduire au large par l’Esprit, pour annoncer l’Evangile, message d’espérance qui nous est confié pour être offert à tous.
Mon message, c’est aussi un merci : je rends grâce au Seigneur pour ce qu’il m’a été donné de vivre dans ma mission d’évêque en Loire-Atlantique, dans un climat de confiance et grâce à toutes les collaborations dont j’ai bénéficié.

Quels sont les moments forts de votre épiscopat et des différentes missions qui vous ont été confiées ?

Parmi tout ce que j’ai vécu comme auxiliaire de Paris, comme évêque de Nantes, dans le cadre de la Conférence des évêques de France, ces moments forts sont très nombreux. Je peux retenir ces grands rassemblements avec 20 000 personnes pour la Pentecôte, lors de l’année jubilaire en 2000, ainsi que lors de la Pentecôte 2009, au terme d’une année de l’Appel. Chaque fois, j’ai été particulièrement impressionné, ému même, lorsque nous avons chanté : « Nous sommes le Corps du Christ, chacun de nous est un membre de ce Corps ».
Qu’il me soit permis aussi d’évoquer ces temps forts vécus avec les jeunes. Lors de mon arrivée dans le diocèse de Nantes, une brève consultation avait permis de souligner l’importance et l’urgence de dynamiser la pastorale des jeunes. En 2006 et 2009, nous avons vécu des rassemblements joyeux, fervents et dynamisants : « Happy Day ». Ils ont réuni chaque fois plus de 2000 jeunes.
Je n’oublie pas non plus dans ces temps forts les moments d’épreuve : deux de mes proches collaborateurs, vicaires épiscopaux, sont décédés, l’un en 2003, l’autre en 2006. Régis a été emporté en quelques mois par une maladie, et Didier est mort accidentellement alors qu’il était en vacances dans les Pyrénées Orientales.

Qu’allez-vous faire maintenant ?

Je vais retrouver mes frères prêtres de Saint-Sulpice. J’habiterai au Foyer de la Solitude, à Issy-les-Moulineaux. Mon ministère sera surtout celui de l’accompagnement spirituel, de l’animation spirituelle. Beaucoup de retraites me sont déjà demandées. Il ne m’a pas été possible d’honorer toutes ces demandes en 2010. Comme vous le voyez, ma retraite sera active.

Vos diocésains ne vont-ils pas vous manquer ?
Oui, ils vont me manquer. J’ai intitulé mon dernier édito : « Alors, vous allez nous quitter ? ». Le point d’interrogation est de leur part signe d’attention et de délicatesse. Il s’agit bien d’une séparation, mais ce serait me renier moi-même que d’oublier. En quittant le diocèse, je n’emporte pas seulement des souvenirs ; je garde en mon esprit, mon cœur et ma prière, tous les liens tissés pendant ces treize ans.
« Quitter » pour moi, c’est aussi participer à une mission qui me dépasse et qui ne m’appartient pas. Il est important qu’il y ait des renouvellements.
Ce « départ » s’inscrit aussi dans une année de l’Appel : « Nous avons tout laissé et nous t’avons suivi » (Mt 19, 27).

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