« La place des chrétiens est d’être dans le monde », interview de Mgr Herbreteau

Mgr Hubert Herbreteau

Le 4 octobre 2009, le diocèse d’Agen sera en fête pour célébrer la création de 26 nouvelles paroisses. Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen, nous explique les raisons qui l’ont poussé à créer ces nouvelles paroisses et les défis posés à l’Eglise d’Agen.

Pourquoi créer 26 nouvelles paroisses ?

Nous avons été amenés à réaménager le territoire des paroisses d’une part à cause du manque de prêtres, et d’autre part car le monde rural a changé. Nous avons entrepris ce réaménagement il y a une dizaine d’années. Nous sommes passés de 420 paroisses à 26 aujourd’hui. Le territoire a été redéfini en fonction de la proximité.

Quel est l’état de la communauté catholique à Agen ?

Les paroisses sont vivantes, malgré qu’il y ait moins de monde qu’autrefois dans les églises. Le Lot-et-Garonne est une terre anticléricale, avec un passé politique anticlérical. Je suis émerveillé par la vitalité des paroisses. J’ai été amené à mettre en place des structures nouvelles : une équipe d’animation pastorale avec des prêtres, un conseil pastoral, un conseil économique. Dans chaque localité correspondant aux paroisses d’autrefois, j’ai tenu à ce qu’il y ait des personnes relais, chargées de l’entretien de l’église et de l’animation de la communauté sur place. Le diocèse d’Agen compte 5% de catholiques pratiquants sur l’ensemble de la population. Au moment des temps forts, il y a du monde dans les églises. C’est un diocèse dynamique et passionnant malgré le peu de pratique religieuse.

Quels sont les défis auxquels doit faire face l’Eglise d’Agen ?
Le premier défi est de faire vivre ces communautés chrétiennes, ces paroisses nouvelles, avec une certaine vitalité. Cela suppose des relations entre les prêtres et les laïcs, qui soient amicales et fraternelles. Cela signifie également que les laïcs prennent à cœur les responsabilités dans l’Eglise. Nous avons des chrétiens actifs mais vieillissants, il nous faut renouveler les personnes. Nous devons nous assurer que la génération des 30-40 ans soit plus présente.
Le deuxième défi consiste à garder une présence au monde. Le risque est de se replier sur les problèmes internes des paroisses, et d’oublier que la place des chrétiens est d’être dans le monde, dans toutes ses réalités : économique, culturel, éducatif, etc.
Nous avons d’autres défis, comme rester missionnaire, être appelant. Nous nous sommes lancés dans un grand chantier autour de la catéchèse. Je vais promulguer un projet catéchétique diocésain à la fin novembre. Je tiens aussi à souligner l’importance de la parole de Dieu, qu’il faut goûter, méditer, mettre en pratique. Il y a une attente que des groupes bibliques se forment et que la parole de Dieu soit présente dans toutes les réunions, que ce soit en conseil pastoral ou dans un groupe de prière.
 

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