Une Ecole pour apprendre à vivre son baptême

Ecole de la foi

Les 14 et 15 novembre, à Coutances, l’Ecole de la Foi des 12 diocèses de l’Ouest fêtera ses vingt ans. Un lieu où des jeunes de 18 à 30 ans de toute la France expérimentent la joie de croire et l’amour de l’Eglise.
Signe des temps, depuis la rentrée 2009, pour la première fois, l’Ecole de la Foi est dirigée par un laïc. Le père Thierry Anquetil, prêtre du diocèse, ancien directeur, se retrouve dans le nouveau positionnement d’aumônier « pasteur de la communauté et voix de la sagesse », explique son successeur Jonathan Mabire. Ce trentenaire connaît bien les lieux et l’âme de la maison. Lui-même y a vécu comme jeune puis comme éducateur avant de partir en tant que CPE (conseiller principal d’éducation) et animateur en pastorale dans l’enseignement catholique.

Dans le diocèse de Coutances, plusieurs de ses condisciples sont ainsi en responsabilité : du pôle événementiel, de la pastorale des jeunes ou de la catéchèse, mais le but de l’Ecole, voulue et portée par les douze diocèses de l’Ouest, n’est pas de « faire du retour sur investissement ».

Sur les 290 jeunes passés par l’Ecole de la Foi au cours de ces vingt années, un quart d’entre eux a choisi la vie consacrée. Et la plupart s’investissent dans leurs paroisses, dans des mouvements et services d’Eglise ou autrement dans leur cadre professionnel.

« Il n’existe pas d’association des anciens élèves, l’Ecole n’est pas la fin du chemin, explique Jonathan Mabire. Toutes les directions sont possibles. Quand on suit le Christ, il y a une liberté. Ce qui est important, c’est de fleurir là où on est planté. »

Se rapprocher de Dieu, de soi-même et des autres

Le projet est le même depuis l’origine : offrir à des jeunes l’opportunité de s’arrêter près d’un an pour réfléchir à leur avenir, leur place d’adulte dans la société, leur rôle de croyant, en discernant les priorités de leur vie. De même, la pédagogie reste bâtie sur quatre piliers : l’enseignement (14 heures par semaine sur la Bible, les sacrements…), la prière (pour rythmer la journée), la vie communautaire (de dix mois à temps plein, mixte) et la mission (insertions pastorales régulières sous forme de visites en maisons de retraite ou d’engagements au Secours catholique ou en catéchèse; mais aussi animations de temps forts diocésains et deux semaines dans des établissements scolaires et des paroisses).

« Ces forces vives ne sont pas négligeables. En plus de cela, c’est un témoignage donné tant aux jeunes qu’aux adultes du diocèse, déclare Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Coutances et Avranches. Les plus jeunes ont tendance à s’identifier à ces plus grands qui n’hésitent pas à donner une année de leur vie pour Dieu, ce qui n’est pas rien. Quant aux adultes, qui doutent parfois de la capacité des jeunes à s’engager, ils la voient  »en live », percevant qu’il est possible de vivre une vie d’Eglise commune malgré des histoires et des sensibilités différentes. Par ailleurs, le fait que de nombreux hommes et femmes du diocèse, laïcs, prêtres ou religieux, interviennent dans l’établissement est très stimulant pour la réflexion et l’action. C’est une chance, une grâce, d’avoir une telle école dans notre diocèse. Le charisme du père Michel Santier – aujourd’hui évêque de Créteil – a été déterminant lors de sa création. Depuis mon arrivée en 2007, j’en vois les fruits ».

D’heureux témoins de la foi

Ce qui a changé depuis vingt ans, c’est le contexte et le profil des jeunes. Le père Michel Santier a créé l’Ecole de la Foi la même année que l’Ecole Jeunesse Lumière, avec le père Daniel Ange, et l’Ecole internationale d’évangélisation de la Communauté de l’Emmanuel. « Nous étions dans l’ébullition du lancement des Journées mondiales de la Jeunesse par Jean-Paul II, rappelle Jonathan Mabire. Il semblait alors nécessaire à l’Eglise de proposer un lieu d’approfondissement de ces temps forts, d’appel à témoigner et pas simplement à vivre son petit bonheur personnel ». Les jeunes d’alors étaient relativement enracinés dans l’Eglise. C’est toujours le cas d’une majorité, même si, de plus en plus, ceux qui sont envoyés par le responsable de la Pastorale des Jeunes de leur diocèse ou qui viennent à la suite d’une démarche personnelle (en lien néanmoins avec une réalité ecclésiale) sont de nouveaux convertis, jusqu’alors à fond dans leur métier ou leurs études et qui cherchent à fonder leur vie. Ainsi, cette année, deux parmi les quatorze sont passés par le catéchuménat. « Permettre à tous ces jeunes de vivre à 100% leur baptême a d’autant plus de signification », ajoute Jonathan Mabire.

« N’oublions pas, commente Mgr Lalanne, le nom complet de l’école, une Ecole de la Foi  »pour jeunes témoins ». La mission a en effet l’originalité de faire partie intégrante de la formation. Les quatre piliers qui structurent l’Ecole, mission, vie spirituelle, vie communautaire, et enseignement, sont aussi les quatre piliers de l’expérience chrétienne personnelle et de la communauté chrétienne. En cela, l’Ecole donne une belle image de l’Eglise ».

Un week-end d’anniversaire
Le samedi 14 sera marqué, à Coutances, à 15h, au centre d’accueil diocésain, par une table-ronde animée par M. Thomas Gueydier, directeur du Centre d’études théologiques de Caen avec notamment Mgr Stanislas Lalanne et le père Eric Poinsot, responsable du service national pour l’évangélisation des jeunes et du service national des vocations, sur le thème : « Avoir 20 ans, être chrétien et vouloir changer le monde ». A 17h30, Mgr Lalanne célébrera une messe d’action de grâce à la cathédrale.
Le dimanche 15, journée conviviale à l’Ecole de la Foi : Laudes, temps de partage, messe et repas.

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