L’Église du Vietnam en fête

L’Église du Vietnam lance son année sainte le 24 novembre. Les catholiques vietnamiens fêtent à cette occasion le 50e anniversaire de l’établissement de la hiérarchie de leur Église. Les célébrations se clôtureront à l’épiphanie 2011.
Mardi 24 novembre, jour de la fête des saints martyrs du pays, l’Église du Vietnam lance les festivités de son année sainte dans l’archidiocèse de Hanoi. Une année sainte pour un double anniversaire. Les catholiques du Vietnam commémorent les 350 ans de la création des deux premiers vicariats apostoliques au Tonkin et au Cochinchine (nord et sud du Vietnam) et les 50 ans de l’établissement de la hiérarchie de leur Église, suite à la publication par le pape Jean XXIII du décret « Venerabilium nostrorum ».

En avril dernier, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, évêque de Dalat et président de la conférence épiscopale du Vietnam invitait les fidèles vietnamiens à se saisir de l’événement. « Cette année sainte constituera une période durant laquelle nous serons entraînés à regarder vers l’avenir, résolus à édifier l’Église comme la famille de Dieu, comme une communauté fraternelle, annonçant la bonne nouvelle du Christ au service de la vie et de la dignité de tous les hommes et surtout des plus pauvres. » Avec succès. » Le peuple vietnamien en général aime bien les fêtes, les catholiques encore plus, souligne Mgr Joseph Nguen Chi Linh, évêque du diocèse de Thanh hoa. L’idée de l’année sainte suscite en eux un sentiment extraordinaire et les incite intensément à participer aux travaux de préparation. »

« Un pèlerinage vers le passé de l’Église »
L’histoire de l’Église du Vietnam coïncide avec celle des Missions étrangères de Paris (MEP). « L’organisation de l’Église d’un point de vue hiérarchique commence avec Mgr François Pallu et Mgr Mgr Pierre Lambert de La Motte, les deux vicaires apostoliques qui ont ouvert la voie de la succession apostolique en 16589-1659 », explique le Père Jean-Baptiste Etcharren, Supérieur général des Missions étrangères de Paris. Les années et les siècles suivants, le Vietnam a accueilli de nouveaux prélats chargés comme leurs prédécesseurs de la fondation de diocèses et de la formation d’un clergé local. « Les successions étaient parfois difficiles en raison des persécutions et certains n’ont pas eu le temps d’être ordonnés », remarque le P. Etcharren. Pour les catholiques vietnamiens, l’année sainte constitue l’occasion de mieux prendre conscience de cette succession apostolique venue avec des missionnaires étrangers. « Dans la mentalité vietnamienne, les ancêtres occupent une place assez importante, indique Mgr Joseph Nguen Chi Linh. Pour les catholiques, les ancêtres sont les martyrs. Cette année est pour eux un pèlerinage vers le passé de l’Église qu’ils croient fermement édifiée par leurs pères dans la foi. »

Une réflexion ecclésiologique
Aujourd’hui, malgré des rapports encore complexes avec le gouvernement en place, l’Église du Vietnam jouit d’une certaine liberté : liberté de culte, de sacrements, de fête, etc. Pendant l’année sainte, les catholiques vietnamiens vont se retrouver, étudier, débattre autour notamment de trois thématiques définies par le comité d’organisation : l’Église comme mystère, la communion et la mission. Plusieurs temps forts ponctueront cette année de festivités et réflexion ecclésiologique : la grande « assemblée du peuple de Dieu » à Hô Chi Minh-Ville, en novembre 2010, rassemblera des représentants et des fidèles des 26 diocèses ; et la clôture de l’événement, le jour de l’épiphanie 2011, au sanctuaire marial de La Vang. « Mon diocèse, situé dans le nord du pays, a longtemps été manipulé par la politique antireligieuse des marxistes, constate Mgr Joseph Nguen Chi Linh. L’année sainte est pour moi une opportunité pour former et pour approfondir l’amour de l’Église chez mes fidèles. »
 

Mgr Vingt-Trois est invité au Vietnam du 21 au 25 novembre pour l’ouverture de l’année jubilaire de l’Église Vietnamienne, en copagnie du cardinal Etchegaray.

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