Une année avec saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal

Mgr Bernard Podvin, Porte-parole de la Conférence des évêques de France, a rencontré des journalistes dans plusieurs diocèses, à l’occasion de la fête de Saint François de Sales, le patron des journalistes. Durant toute l’année, St François de Sales et Ste Jeanne de Chantal seront dans l’actualité en raison du quatrième centenaire de la Visitation.
 

Quel était le but de ces rencontres ? Est-ce une tradition établie de longue date ? Comment cette invitation est-elle accueillie ?

Fêter la Saint François de Sales, patron des journalistes, ne date pas d’aujourd’hui. Nos aînés pratiquaient cette tradition depuis le Concile. C’est un moment de prière, d’échanges et de convivialité. Les formules diffèrent selon les diocèses. Je remercie les évêques, les délégués diocésains à l’information et les journalistes locaux qui prennent part à cette initiative. Depuis quelques années, un renouveau se produit. Des professionnels plus jeunes répondent à l’invitation. C’est encourageant.
 

Quelles relations l’Eglise entretient-elle avec les médias ?

Notre relation est souvent évènementielle. On nous demande une position souvent rapide, parfois c’est la conférence de presse ou l’interview plus approfondies. Grâce à la St François de Sales, on se pose un peu. Pas de micros branchés. Gratuité d’un temps aussi précieux que rare. A Luçon, par exemple, je viens de vivre une rencontre très intéressante. L’échange portait sur l’image de l’Eglise, les mutations et pratiques journalistiques, l’évolution spirituelle et culturelle de la société…
 

Quels grands messages souhaitez-vous transmettre à cette occasion ?

Par ces contacts, on ne fait pas dans l’incantatoire. On exprime une volonté de nouer une confiance réciproque. Le monde des médias est divers. Disons le franchement : il y a un microcosme virulent et inepte. Hélas très influent. Mais une majorité de professionnels discrets et intègres est en attente d’une « matière » provenant de l’Eglise comme de toute autre composante de la société. St François de Sales avait le charisme d’oser l’expression de la foi. Il faut retrouver cette façon d’habiter le temps. Sans a priori ni complaisance. Etre dans le monde, au service d’un évangile qui n’est pas du monde, sans jamais être annonciateur d’un message qui serait dilué. Jean-Luc Marion, récemment accueilli à l’Académie Française, au siège du Cardinal Lustiger, le dit de façon remarquable : « Les catholiques ne sont pas défenseurs d’un parti parmi d’autres, ni dépositaires d’une science en concurrence avec d’autres. Ils disent que l’homme (moi et mon prochain) ne peut se connaître à la manière d’un objet, d’un idéal, ou d’une idole, mais qu’il se reçoit comme un don de Dieu ! » C’est cela que nous devons traduire concrètement dans l’actualité souvent confuse. Donner le visage d’une Eglise servante du devenir de l’homme, au nom du Christ et par amour ! »
 
Le Porte-parole organise une recollection spirituelle pour les journalistes et communicants, sous le patronage de St François de Sales, les 10, 11 et 12 décembre 2010 à Annecy.

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