Diocèse de Carcassonne et Narbonne : « Trouver sa place dans la mission »

Planet Alain - Carcassonne Narbonne

Entre 2005 et 2007, les catholiques de l’Aude ont vécu un synode diocésain. Trois ans après la promulgation de la charte synodale, des initiatives sont nées et d’autres chantiers restent encore à développer.

Optimiser l’organisation du diocèse
« Je suis arrivé dans le diocèse de Carcassonne et Narbonne en 2004 au terme d’un certain nombres de projets. Avant d’en lancer de nouveaux et comme je n’en connaissais pas les besoins, j’ai souhaité interrogé les habitants de l’Aude », indique Mgr Alain Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne. Alors que depuis une quinzaine d’années, les catholiques de ce diocèse avaient l’habitude d’être consultés, avec des souvenirs douloureux parfois, c’est en 2005 que le premier synode effectif est lancé. Il concerne l’adaptation des structures diocésaines pour la mission et l’organisation des services diocésains.

Près de 4 000 réponses
L’étape de la consultation s’est déroulée en deux temps au cours de l’année 2006. « Le diocèse n’est ni très peuplé, ni très pratiquant. Mais nous avons reçu environ 4 000 réponses, individuelles ou d’équipe, à la suite d’un questionnaire. Nous en avons fait une synthèse que nous avons retournée à tous les participants pour qu’ils l’amendent et notent d’autres remarques », rappelle Mgr Planet. L’assemblée synodale a siégé de la fin 2006 à mars 2007. Après des mois de travail en commission, de orientations nouvelles ont été définies. « J’ai promulgué pratiquement tout ce qui m’a été donné, sauf deux points qui n’étaient pas mûrs et qui ne faisaient pas consensus », poursuit l’évêque de Carcassonne et Narbonne.

Des chantiers dans toutes les directions
Le diocèse se présente désormais en quatorze paroisses de plein exercice sur quatre territoires, à la place des trente-trois anciens secteurs pastoraux. L’an dernier, Mgr Planet a effectué une ample visite pastorale. Il a constaté les avancées et les points à développer.

La première réussite du synode semble être la création de secrétariats : lieux d’écoute, de permanence et d’orientation dans chaque zone géographique. « C’est la clé qui permet de préparer systématiquement les sacrements, et c’est nouveau chez nous », assure l’évêque. Des équipes missionnaires de proximité ont également été formées. Elles rassemblent des chrétiens qui, associés aux décisions des prêtres, deviennent le visage de l’Église. Elles encouragent et animent la vie des communautés. Encore inégalement mises en place, ces équipes permettent déjà un certain nombre d’initiatives. Ici ou là, une prière hebdomadaire est proposée en milieu de semaine dans un village de cinquante habitants. L’église est ouverte. On sonne les cloches. Une présence est manifestée. Des équipes du Service évangélique des malades se sont aussi constituées. « L’enjeu est important dans les parties les plus rurales à l’habitat dispersé et face au vieillissement de la population », souligne-t-il.

Des pôles thématiques ont vu le jour. Celui de la solidarité s’appuie sur le Secours Catholique. « Je suis vraiment impressionné par le travail fait par les chrétiens pour la mise en place des pôles de solidarité. Ils vont à la rencontre des gens au plus près de leurs pauvretés pour ne pas perdre une proximité longtemps assurée par les prêtres », confie Mgr Planet. Quant au travail au niveau du territoire, il devrait permettre une synergie, en particulier pour la pastorale des jeunes et la formation permanente. D’ailleurs, un grand rassemblement de catéchèse se prépare pour la prochaine fête de la Pentecôte.

Jouer le jeu
La démarche synodale du diocèse de Carcassonne et Narbonne a permis de nourrir une réflexion, de prendre conscience de toutes les potentialités présentes et de leur donner un nouvel élan, de porter à nouveau un regard sur la mission des prêtres, des diacres et des laïcs. « J’ai été frappé de voir surgir un laïcat très volontaire pour agir et trouver sa place dans la mission. Et j’ai été heureusement surpris de voir comment les prêtres ont vraiment joué le jeu et accepté d’autres façons de travailler », rapporte Mgr Planet.

De belles rencontres ont eu lieu. Comme celle du P. André Mazieres (décédé à l’automne 2009) vicaire général et maître à penser de l’action catholique avec le jeune Père abbé de l’abbaye de Lagrasse qui vit selon la forme extraordinaire du rite romain. Mgr Planet témoigne : « Tous deux se sont trouvés dans la même commission de travail. Une fabuleuse amitié est née, faite de respect et d’intelligence de ces hommes de Dieu. Le synode a permis de jeter des ponts, d’aider la communauté à trouver sa place. »

Sur le même thème