Interrogé sur Europe 1, le cardinal Vingt-Trois appelle à des mesures respectant la personne humaine

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Le cardinal André Vingt -Trois, archevêque de Paris et Président de la Conférence des évêques de France, était l’invité de J.P Elkabbach, le 26 août sur Europe 1.
Il a regretté le climat malsain développé dans la société française, « dans une espèce de surenchère verbale, entre différentes positions et une sorte de concours à celui qui paraitra le plus sécuritaire et à celui qui paraitra le plus moral » ajoutant que dans une société civilisée et paisible cette opposition devait se gérer « d’une façon sereine et autrement que par des effets de manches ».

Il a tenu à rappeler que les propos de l’Eglise catholique n’étaient pas des prises de position politique : « Nous rappelons des grandes orientations de la morale chrétienne, et qui en l’occurrence, rejoignent les orientations d’une morale humaine. »

Interrogé sur la situation des Roms en Europe, il a appelé de ses vœux une plus grande solidarité entre les membres de l’Europe. « On ne peut pas vouloir une Europe solidaire et en même temps s’arranger pour que la solidarité ne nous coûte rien. »

Reconnaissant que la France n’a pas vocation à accueillir tous les Roms et qu’elle ne peut pas toujours satisfaire les attentes de ceux qui viennent en France, le cardinal Vingt-Trois a souligné la nécessité de mesures de régulation de cette situation respectueuses de la personne humaine et de la responsabilité individuelle.
« Je ne condamne pas la loi, a-t-il précisé, je pense qu’il y a des choses qui sont légales et qui sont prévues par la loi, mais que la mise en œuvre de ces conditions légales n’est pas forcément toujours morale et qu’il faut que la légalité s’accompagne d’une réflexion sur le sens de l’homme. »

Concernant le message de Benoît XVI dimanche 22 août lors de l’Angélus, l’archevêque de Paris a souligné que le pape s’adressait, comme chaque dimanche, aux Français et aux francophones. « Il se trouve que ce dimanche le thème qui était celui de la liturgie était le thème de l’accueil de l’étranger, il a commenté ce thème et comme on dit : celui qui a des oreilles, qu’il entende. »

Interpelé sur ses déclarations marquant un retour « spectaculaire de l »engagement de l’Église dans la vie politique », selon les mots de Jean-Pierre Elkabach, le cardinal Vingt-Trois a rappelé que l’Eglise ne disait là rien de nouveau : « Tout ce que j’ai dit je l’ai dit depuis deux et trois ans dans les conférences épiscopales » soulignant que la parole de l’Eglise n’intéressait les média que « quand cela arrange le débat politique ».

Evoquant l’invitation du ministre de l’intérieur Brice Hortefeux, le cardinal Vingt-Trois a précisé qu’il allait le voir pour lui dire « ce que les catholiques pensent, la manière dont ils éprouvent les mesures qui sont prises, la manière dont elles sont mises en œuvre. Pour lui rappeler qu’il y a un certain nombre de limites qu’il ne faut pas franchir. »