Saint-Etienne, 40 ans d’ingéniosité pastorale

Les 11 et 12 juin 2011, presque 40 ans jour pour jour, le diocèse de Saint-Etienne créé par le Pape Paul VI célèbrera sa fondation. Mgr Dominique Lebrun, son évêque actuel, témoigne de son dynamisme exemplaire.
 

En 2006, vous arriviez de banlieue parisienne. Qu’avez-vous découvert ?

Lebrun Dominique - Saint-Etienne

Si le diocèse de Saint-Denis-en-France et celui de Saint-Etienne ont en commun d’avoir deux saints patrons martyrs, nous nous situons dans deux univers différents, y compris sur le plan spirituel. On m’a accueilli en me rappelant que la Loire était terre de chrétienté, avec notamment plus de 30% d’établissements scolaires catholiques. Effectivement, la foi y est bien enracinée et les projets pastoraux peuvent se lire un peu plus sur le long terme qu’à Saint-Denis. La plupart de mes premières impressions se sont confirmées. D’une part c’est un diocèse équilibré au niveau de ses territoires : la partie urbaine industrielle, la partie rurale et le péri-urbain. D’autre part c’est un diocèse, certes modeste, mais avec des ressources plus importantes qu’il n’en a conscience. Ce n’est pas un hasard si l’Ecole des Mines est installée à Saint-Etienne ni si les dérailleurs pour vélos y ont été inventés : j’ai trouvé ici un pragmatisme, une intelligence de la situation, une véritable ingéniosité pastorale. Les chrétiens font preuve d’une très grande disponibilité à l’action de Dieu et en même temps, face à une question difficile, ni ils se bloquent, ni ils se lamentent mais toujours cherchent une solution, s’adaptent. C’est, par exemple, la décision de créer un petit oratoire sur la route de St Jacques au moment où une chapelle de hameau tombe en déshérence. Certes les problèmes ne manquent pas : les séminaristes ne sont pas assez nombreux, la pastorale des jeunes exige une belle énergie… mais tout se passe dans une relative sérénité. C’est un diocèse heureux.
 

Saint-Etienne est né de la partition du diocèse de Lyon. Quelles sont vos relations ?

Il faut savoir qu’en 1910, déjà, les Stéphanois construisaient leur cathédrale, bien avant que l’idée de devenir un diocèse n’ait abouti. Puis, en 1916, des pouvoirs accrus ont été accordés à l’évêque auxiliaire de Lyon qui était en résidence à Saint-Etienne, notamment pour les nominations. Tout s’est fait progressivement. Quand le fruit a été assez mûr, on l’a cueilli. Aujourd’hui, nous vivons à la fois une grande autonomie et une normalisation fraternelle. L’Institut Catholique de Lyon intervient beaucoup pour des formations. Les Stéphanois se sentent très partie prenante du nouveau séminaire provincial bâti à Saint-Irénée. Chaque diocèse de la Province a contribué selon les liens noués et non suivant des règles mathématiques et celui de Saint-Etienne a bien répondu. Sur le plan de ses ressources, Saint-Etienne est d’une très grande générosité, tant en bénévoles qu’en contribution financière.
 

L’anniversaire est célébré à la Pentecôte. Quel sera votre envoi en mission ?

Je privilégie deux aspects. Le premier concerne la reconnaissance de la responsabilité des laïcs. Depuis sa fondation, le diocèse a fourni un impressionnant effort d’investissement pour former des laïcs en responsabilité. Il ne compte pas moins de 180 animateurs ou animatrices en pastorale dont 130 salariés. Des prêtres ou des laïcs venant d’ailleurs trouvent d’autant mieux leur place lorsqu’ils peuvent compter sur des équipes qui connaissent le terrain. Ce travail de fond mené depuis le départ porte ses fruits et pour le reconnaître à sa juste valeur, nous avons invité aux 40 ans toutes les personnes ayant porté des responsabilités.
Le deuxième axe qui incarne pour moi la figure contemporaine de la mission, c’est le dialogue avec la société civile. La communauté chrétienne est pleinement insérée dans la vie judiciaire, culturelle, économique… Son action et sa présence auprès des agriculteurs notamment y est remarquable. Comment vivre un dialogue humble et tenace, comme l’Evangile, dans les circonstances actuelles ? Le diocèse de Saint-Etienne guette les propositions de l’Esprit Saint !
 

Une fête en lien avec toute l’Eglise

Le 11 juin 2011, de 14 h à 20 h, des stands illustreront les liens du diocèse avec d’autres Eglises locales (Liban, RDC, Brésil, Madagascar, Algérie, Corée). De 15 h à 16 h, conférence du cardinal Barbarin, archevêque de Lyon « L’Eglise locale dans l’Eglise universelle » à la cathédrale Saint-Charles. A18 h, vigile de Pentecôte avec le nonce apostolique, Mgr Luigi Ventura et les deux premiers évêques du diocèse, Mgr Paul-Marie Rousset et Mgr Pierre Joatton. Dimanche 12 juin, à 10 h 30, messe concélébrée par les quatre évêques et sacrement de confirmation pour 70 adultes et jeunes.

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