Dans le 3ème plus petit Etat d’Europe (61,2 km2 pour 30.000 habitants), le pape Benoît XVI a présidé une messe au stade de Serravalle. Dans son homélie, il a d’abord évoqué la fête de la Trinité, « fête de Dieu et coeur de notre foi… Le Père, le Fils et l’Esprit sont un car Dieu est amour, et l’amour la force vivifiante absolue, l’unité créée par l’amour et supérieure à toute unité physique ».

« L’évangélisation du pays est attribuée aux saints Marin et Léon qui, vers le milieu du IIIème siècle vinrent de Dalmatie et… portèrent avec la foi en Jésus-Christ les valeurs qui déterminèrent une nouvelle civilisation basée sur la personne comme image de Dieu et porteur de droits supérieurs à toute loi humaine » a rappelé le pape. Benoît XVI a lancé un appel « à utiliser cet héritage en un moment décisif de l’histoire…et face aux profondes et rapides mutations socio-culturelles, économiques et politiques, qui influent sur les mentalités, la sensibilité et les orientations de la population… » Enfin le Pape a interpellé les familles et les jeunes « afin qu’ils s’ouvrent et répondent à l’appel du Seigneur ».
 

Benoît XVI s’est rendu Place de la Liberté où il a été accueilli par les Capitaines-Régents avec lesquels il s’est entretenu. Il s’est ensuite adressé aux membres du gouvernement, du Congrès et du Corps diplomatique accrédité. Le Pape a évoqué les origines de la communauté qui, depuis dix-sept siècles, s’est formée autour du diacre Marin, grand prédicateur de l’Evangile, soulignant comment, au long de l’histoire, les habitants de la République portant le nom du saint sont restés « fidèles aux valeurs de la foi chrétienne, ancrant solidement à elles leur coexistence pacifique selon les critères de démocratie et de solidarité ».

Puis le Pape s’est réjoui de l’attachement des habitants à ce « patrimoine de valeurs ». « Grâce à elle, on peut construire une société attentive au vrai bien de la personne humaine, à sa dignité et à sa liberté, et capable de sauvegarder le droit de chaque peuple à vivre dans la paix, a affirmé Benoît XVI. Ce sont les principes d’une saine laïcité, à l’intérieur de laquelle les institutions civiles doivent agir dans un engagement constant de la défense du bien commun… L’Eglise, respectueuse de l’autonomie légitime du pouvoir civil, collabore avec lui au service de l’homme, dans la défense des droits fondamentaux et de ses exigences éthiques qui sont inscrites dans sa nature même. C’est pourquoi…elle s’engage afin que les législations civiles encouragent et soutiennent toujours la vie humaine de sa conception jusqu’à sa fin naturelle ». Le pape a aussi demandé de soutenir les familles.

Evoquant la crise économique qui affecte également Saint-Marin, après des années de prospérité grâce au commerce et au tourisme, et a aussi souligné la situation des travailleurs frontaliers, souhaitant la résolution de leurs problèmes « en tenant compte du droit au travail et de la prise en charge des familles ».
 

Après la visite de la basilique de Saint-Marin, l’adoration du Saint Sacrement et la vénération des reliques du saint, Benoît XVI s’est adressé aux jeunes du diocèse de Saint-Marin-Montefeltro. Posant la question du jeune homme riche – « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Marc 10,17) – le Pape a reformulé avec des mots d’aujourd’hui : « que dois-je faire, comment dois-je vivre pour vivre réellement, pour trouver la vie? »

Benoît XVI a invité les jeunes à ne pas avoir peur de se poser les questions fondamentales sur le sens et sur la valeur de la vie. « Dans le Christ, vous pouvez trouver les réponses aux questions qui accompagnent votre cheminement, non de façon superficielle, facile, mais en marchant avec Jésus, en vivant comme Jésus, a-t-il poursuivi. Lecture fréquente de l’Evangile et de l’Ecriture Sainte, participation fidèle à l’eucharistie « comme une rencontre personnelle avec le Christ », engagement à l’intérieur de la communauté ecclésiale, accompagnement spirituel sont quelques- uns des moyens cités par le Pape.
« Laissez le mystère du Christ illuminer toute votre personne! a-t-il conclu. Vous pourrez alors porter dans vos différents milieux cette nouveauté qui peut changer les relations, les institutions, les structures, pour construire un monde plus juste et solidaire, animé par la recherche du bien commun ».

Source : D’après VIS du 19 juin 2011