Frères de pèlerinage avec Marie pour l’Assomption

Voilà bientôt 45 ans qu’il suit le « Pèlerinage National » à Lourdes et 7 ans qu’il en est le directeur. Assomptionniste, le Père Jacques Nieuviarts évoque ce 138ème rendez-vous, du 11 au 16 août 2011.
 

En quoi le Pèlerinage National est-il différent d’autres pèlerinages qui se vivent à Lourdes ?

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De même qu’on cite une marque de voiture, le « Pèlerinage National », qui est pour les Assomptionnistes un sigle, est un nom propre. C’est la congrégation qui l’a fondé, quinze ans après les Apparitions. Après le choc de la défaite face à la Prusse et de la Commune, le pèlerinage des Bannières avait réuni une forêt d’étendards à la gloire des régions françaises et pour une prière fervente, à la basilique de l’Immaculée Conception. Ce pèlerinage a donc toujours été un rassembleur de toute l’Eglise, dans une tradition d’ouverture. Depuis 2008, il est résolument universel, suivant la géographie internationale de l’Assomption, avec des pèlerins venus de Bulgarie, de Turquie, du Vietnam, des USA… et le 15 août, nous célébrons la Prière pour la France et pour le Monde.
Sa caractéristique est également de se situer au cœur de l’été, ce qui lui donne un visage très familial, très intergénérationnel. La moitié des 4000 pèlerins hospitaliers bénévoles est constituée de jeunes. Pour les enfants (de 600 à 700), un accueil est adapté à chaque âge, de 6 mois jusqu’à 14 ans avec le Pélé-Sourire, le Pélé-Source, le Pélé-Découverte, le Pélé-Soleil même le Pélé Premiers Services, puis ce sont les jeunes. Quant aux couples, le CLER Amour et Famille leur propose des temps de ressourcements.
 

Qu’observez-vous et qu’accompagnez-vous comme évolutions ?

L’histoire nous donne une responsabilité en ce qui concerne l’accueil des souffrants. Nos ancêtres ont été pionniers en y emmenant dès 1873 des personnes infirmes qui pratiquement ne voyaient jamais le jour. L’Hospitalité Notre-Dame de Salut a été fondée en 1881 dans cette intention. Pendant de longues années, les grands handicapés qui venaient à Lourdes étaient la plupart du temps grabataires. Aujourd’hui, parmi le millier de malades qui fréquente le « National », certains traversent l’épreuve du cancer et participent comme et avec tout le monde, tout en requérant attention et proximité.
Tout participant est pèlerin à part entière. Et aujourd’hui, nous parlons de pèlerins malades, de pèlerins valides et de pèlerins hospitaliers vivant en proximité avec les personnes qu’ils accompagnent (à la gare, à l’hôtel, à la Grotte…) Ce travail sur la sémantique entend traduire une réalité profonde : nous identifier comme un peuple de frères. De même, depuis 2008, le Pélé-Mosaïque regroupe plus de 500 personnes en grande précarité. Ce vivre-ensemble correspond à l’ADN du pèlerinage. A travers l’hospitalité donnée et reçue, nous accueillons l’hospitalité de Dieu.
 

Quelles sont les spécificités du « National » 2011 ?

Il sera présidé par Mgr Emmanuel Lafont, l’évêque de Cayenne, accompagné d’un groupe de son diocèse qui mettra sûrement beaucoup de rythme et de couleur. Le thème en est « Que ton règne vienne », Avec Bernadette prie le Notre Père ! Ces mots du Notre Père sont aussi la devise de la famille de l’Assomption. A l’occasion des JMJ de Madrid, au moment où les jeunes Français vivront leur première semaine en diocèses, 400 d’entre eux feront du Pèlerinage National et de Lourdes le lieu de leur expérience en Eglise. Dans le cadre de ce projet « JMJ Assomption », ils auront une identité et des activités propres, tout en ayant une participation fondue à l’ensemble. Enfin nous aurons la grande joie et la grande chance d’avoir comme un des temps forts le spectacle créé par Robert Hossein, « Une femme nommée Marie ».
 

Justement, quelle est l’image de Marie transmise par le Pèlerinage National ?

J’aime évoquer poétiquement la beauté de son sourire contemplant le visage de son fils qui, lui-même, reflète le visage du Père. Lors de ce pèlerinage, dont je me réjouis qu’il se soit stabilisé autour de la fête de l’Assomption, on accomplit ainsi le grand chemin de la foi trinitaire. Pour moi, la piété mariale telle qu’elle se vit à Lourdes est bien incarnée dans le chemin du Jubilé des Apparitions tracé par l’évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Jacques Perrier. Ce chemin part de l’église paroissiale où Bernadette a été baptisée, se poursuit au cachot où elle a vécu la dureté de la vie des pauvres, conduit à la Grotte, lieu du dialogue avec Marie, et se poursuit à la chapelle de l’hospice où elle a reçu la première communion. On pénètre ainsi au cœur de la foi, du baptême à l’Eucharistie, dans l’intimité avec le Christ.
 

Un spectacle de Robert Hossein sur le miracle de Lourdes le 13 août

Profondément ébranlé par son passage à Lourdes, Robert Hossein a souhaité lui rendre hommage avec la fougue et le savoir-faire qui caractérisent ses fresques historiques. « Une femme nommée Marie » met en scène la Vierge racontant la vie de son fils Jésus à la petite Bernadette Soubirous. Une représentation unique sera donnée le 13 août sur l’esplanade de la basilique du Rosaire.
Diffusé en direct sur France 3 à 20h50 et retransmis sur écran géant devant Notre-Dame de Paris, le spectacle sera enregistré pour être diffusé dans le monde entier en plusieurs langues.

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