Le diocèse de Saint-Denis a osé lancer il y a dix ans une « école de prière » pour les 18-30 ans. Et ça marche ! Les « Saülistes font de la pub aux nouveaux », témoigne le père Frédéric Benoist. Nouveau curé du Raincy, il reste avec bonheur co-responsable de cette « Année Saül » (du nom de l’apôtre Paul avant sa conversion). « Lorsque je reviens le dimanche soir d’un week-ends avec un groupe, raconte-t-il, je suis comblé. On écoute et on reçoit beaucoup. On voit vraiment le travail de vérité que Dieu accomplit dans le cœur de l’homme ». La proposition repose sur la pédagogie ignatienne et « trois piliers indissociables » : prier chez soi avec les lectures du jour, être accompagné spirituellement, participer à trois week-end de formation en monastère ainsi qu’une retraite de quatre jours. « C’est la seule proposition du diocèse qui ne soit pas dans le ponctuel ou les temps forts : elle demande un engagement important ». Qu’ils soient prêts ou non à des choix de vie, cette année les « structure profondément dans leur foi. Ils auront le Christ comme compagnons ». Deux jeunes sont même rentrés au séminaire à l’issue de l’aventure.

Du côté de la Mission de France, c’est la Bible qui ouvre la porte d’un itinéraire de foi. Sur cinq week-end, le « Parcours de croyants » propose à des 22-35 ans accompagnés par un prêtre et un(e) bibliste de lire des textes-balises (le premier : les pèlerins d’Emmaüs – Luc, 13-33 ), de les décoder, de les « creuser » à travers échanges et célébrations. « Ils s’aperçoivent à un moment que ça les concerne, le but étant de former des croyants pour aujourd’hui, pas pour avant-hier »
», témoigne le Père Philippe Deterre qui pilote « L’École pour la Mission » en tandem avec Anne Soncarrieu. A l’issue de l’année, certains se tournent vers CVX, Le Chemin Neuf ou une aumônerie, d’autres s’ancrent à la Mission de France. Quelques-uns s’engagent pour deux ans dans le Parcours fondamental (plus théologique et spirituel) à destination des 25-55 ans. Il est aussi arrivé qu’un jeune venu en couple demande le baptême.

Des tee-shirts blancs avec l’inscription « Je fais quoi pour mon frère ? » Dans le diocèse de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey a souhaité que les étudiants et les jeunes professionnels, à l’instar de tous les diocésains, soient engagés dans l’Ecole de la Diaconie. En lien avec la Pastorale des Jeunes, le Secours Catholique et l’Union Diaconale du Var, en 2008-2009, quatre week-ends étaient proposés dans quatre communautés avec des enseignements et des services concrets. En 2009-2010, la formule est passée à deux week-ends, deux lieux : introduction à l’anthropologie chrétienne par des moniales, à la doctrine sociale de l’Eglise dans une paroisse. 2010-2011 s’organise en trois soirées, trois intervenants et un thème, celui des JMJ de Madrid « Enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi » (Colossiens 2,7). Chaque rencontre, la présence fluctue de 50 à 100 participants. « Je m’aperçois que toute une tranche d’âge n’est pas suffisamment formée pour les débats dans la société alors qu’ils est essentiel que les jeunes chrétiens puissent rendre compte de l’espérance qui est en eux », commente Jean-Baptiste Falduto, responsable de la formation des Jeunes Pro à L’Observatoire Sociopolitique.